Spécial 25 ans : Regards croisés : « La voie de la sobriété, c'est d’abord s'adapter »
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Par Propos recueillis par Virginie Jourdan
Publié le 26 novembre 2025
Sobriété, low-tech et efficacité ; quand l’ancien élève et l’ancien maître se répondent, l’habitat écologique dévoile ses nuances Olivier Sidler, expert en énergétique du bâtiment fondateur du bureau d'études Enertech, cofondateur de négaWatt, et Pascal Lenormand, ingénieur designer énergétique, auteur du Design énergétique des bâtiments et cofondateur du bureau d'études Incub’, se prêtent au jeu de l’interview croisée.
Vous cultivez tous deux une approche différente de la sobriété. Quelle en est votre définition pour l'habitat ?

Olivier Sidler
La sobriété n’est pas une option. C'est un passage obligé si l’on veut obtenir d'ici quelques décennies un équilibre à la fois énergétique en énergie primaire(1) et une neutralité carbone. La sobriété, c'est tout ce qu'on va pouvoir modifier dans nos choix personnels, notre échelle de valeurs, ce qu’on estime nécessaire pour soi, de manière à réduire à la fois l'énergie et les émissions de gaz à effet de serre liées à l'objet logement. C’est-à-dire, sa construction ou sa rénovation et tous les flux à l'intérieur. L'énergie, mais aussi l'eau, etc. Tout ce qui va se faire au cours du fonctionnement de l'habitation. La vision doit être globale.

Pascal Lenormand
Définir la sobriété ou se dire « c’est un objectif » ne nous intéresse pas tellement. La définition qu'on utilise [à Incub’], c’est : la sobriété est la conséquence de la compétence à se fournir soi-même les services énergétiques. C'est une manière de replacer d’abord le service énergétique au centre du sujet. Il y a alors un aspect de compétences : c'est parce que je suis compétent, que je sais me comporter de manière pertinente, cultivée, que l’on observera à rebours quelque chose qu'on identifiera comme de la sobriété. À savoir, une moindre utilisation de ressources.
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