Nouveaux habitats : Une décennie dans leur maison (presque) compostable 4/7
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Par Enora Soriano Keriven
Publié le 24 juillet 2025
Autoconstruire une maison avec des matériaux bruts ou très peu transformés à 60 ans, c’est chose faite pour ce couple d’Ariégeoises. Dix ans plus tard, bois, terre et paille tiennent leurs promesses.
Jocelyne et Dominique sont des voyageuses aventurières. Kenya, Massachusetts, Antilles, alpinisme ; les histoires à raconter ne manquent pas. Mais une des plus marquantes est sans nul doute la construction de leur maison en terre et paille, nichée dans une vallée ariégeoise non loin de Saint-Girons (09). C’était il y a 10 ans, elles en avaient toutes deux 60. Après avoir vendu sa grange trop rustique pour leurs vieux jours, Dominique tombe en amour pour un terrain à acheter : un ancien pré à vache pentu, accueillant une mare pleine de truites et traversé par l’eau d’une source.
Bois, terre, paille, un trio avec brio
Bien que convaincues par l’écologie, rien ne prédestinait les deux femmes à construire une maison entièrement réversible. Lors d’une foire bio à Saint-Lisiez (09), elles rencontrent Jessie Sauvée, alors architecte d’intérieur, qui leur vante les mérites de la construction en terre et paille. Elle leur conseille une équipe de maîtres d’œuvre, Antoine Laroussie, Alexandre Freysse et Mathieu Audet, rompus à ces techniques constructives et travaillant en chantiers participatifs. C’est acté : Dominique et Jocelyne entament la construction de leur maison à base de matériaux compostables avec un permis de construire et le concours de volontaires venus des quatre coins du globe.
Les deux femmes passent d’abord un an à rassembler du matériel à la demande de Mathieu Audet, formé par Tom Rijven, le concepteur du système des cellules sous tension (CST) et de l’association Flexagone(1). Avec sa technique, les bottes de paille sont compressées de manière à devenir porteuses et ne nécessitent qu’une structure en bois légère. Jocelyne et Dominique commandent les bottes à un agriculteur proche de Toulouse à 1 € l’unité, le pin douglas à la scierie Cazalé de Saint-Girons (09). Elles s’attellent ensuite à récupérer des pneus pour les fondations et des baignoires pour préparer les enduits. Confectionné avec la terre argileuse de leur jardin, l’enduit est équilibré avec de la paille coupée fine à l’aide d’une débroussailleuse, du sable et de l’herbe fraîche.
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