Les toitures : La lauze, solide comme un roc 5/5

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Par Christophe Trehet

Publié le 17 janvier 2025

5 minutes de lecture


Pour le toit de son bâtiment construit en Savoie, Nicolas Chatel a choisi la technique ancienne de couverture en pierre plate.

Pour couvrir son bâtiment à Bessans, en Savoie, Nicolas Chatel n’avait pas grand choix. « Le Plan local d’urbanisme imposait deux matériaux : la lauze ou les bardeaux », décrit-il. Une contrainte qu’il accepte d’autant plus volontiers que la lauze, qui se présente sous forme de pierres plates d’ardoise ou d’autres types de minéral à l’aspect feuilleté, « dure 100 ans une fois posée » et s’impose comme un marqueur patrimonial local. Un autre aspect va le guider ; son futur voisin est couvreur spécialisé dans la lauze.

« Il a fallu dimensionner la charpente en conséquence en tablant sur 1 t/m2, qui comprend la charge ponctuelle de neige, détaille celui qui autoconstruit une bonne partie de cette maison. L’ensemble de la couverture du toit pèse 25 t. Quand toute la couverture a été en place, mes portes-fenêtres ne fermaient plus du fait de tassements différentiels accentués liés au fait que la charpente est en rondins de bois. J’ai dû modifier les dormants des portes-fenêtres. »

Un matériau localisé

Une lauze (nommée « lave » en Bourgogne) « est une pierre plate de calcaire, de schiste, de phonolithe, de gneiss », lit-on sur le site Web de l’Association nationale des lauziers couvreurs, large, plus ou moins épaisse, et dont la forme varie étant donné la difficulté à la travailler. Ce matériau d’origine extractive et non transformé est utilisé essentiellement pour les toitures et affiche une résistance dans le temps exceptionnelle (à l’échelle du siècle). Lourd, il ne se transporte pas facilement et est donc historiquement mis en œuvre là où il est présent : « Dans les massifs montagneux [ou anciens massifs, ndlr] et sur les plateaux sédimentaires comme les causses », détaille Nicolas Diet, chargé de mission à l’association. Observée dans 47 départements, on trouve la lauze en Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Normandie.

« La lauze est soit fixée, soit posée en tas de charge, sur voûte ou sur charpente selon les régions. Dans tous les cas, la structure doit supporter un poids important, 400 à 700 kg/m2 pour la lauze calcaire, jusqu’à 1 t selon la technique de pose et le matériau », poursuit-il. La lauze peut être associée à une isolation en sarking ou sous charpente. Le prix de la pose d’une couverture en lauze, varie en fonction de la technique, « de 180 € HT/m2 dans le cas d’une toiture en schiste à 1 000 €/m2 en Bourgogne où la technique nécessite davantage de pierre et de recouvrement ».

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