Les toitures : Ardoise, tuile, bac acier, zinc : les nécessaires compromis écologiques 1/5

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Par Christophe Trehet

Publié le 17 janvier 2025

8 minutes de lecture


Les couvertures les plus classiques ne constituent pas une solution complètement satisfaisante sur le terrain  écologique. Mais chacune présente des avantages indéniables.

Horizon tantôt orange, tantôt noir. Au gré des régions, les deux principaux matériaux utilisés en France pour la couverture des habitations sont la tuile et l’ardoise. Si l’ardoise s’observe plutôt au nord du pays, la tuile se répartit sur l’ensemble du territoire, ce qui peut avoir une incidence sur les matériaux qui seront autorisés localement en fonction des règles d’urbanisme. Historiquement, deux types de tuile s’observent dans l'Hexagone : la tuile canal dans la moitié sud, dessinée pour favoriser l’évacuation de l’eau en cas de forte pluie, et la tuile plate au nord. Un troisième type, plus récent, est constitué par la tuile mécanique, plus grande (20-22 par m2 contre 70 pour la tuile plate) et qui se pose côte à côte.

« 95 % des tuiles posées en France sont produites en France, car on les fabrique à proximité des carrières d’argile et leur transport coûte cher », avance Axelle Thibault, de la tuilerie Thibault, à Saints (77). Comme dans beaucoup de secteurs du bâtiment, le paysage professionnel de ce matériau se décline entre les acteurs industriels, tel Edilians, et les entreprises artisanales, dont fait partie la tuilerie Thibault. « Il existe encore peu ou prou une tuilerie artisanale dans chaque région, où l’on peut trouver les modèles qui sont caractéristiques du territoire en termes de forme et de teintes », poursuit Axelle Thibault.

La tuile canal est généralement fabriquée en terre cuite, quand les tuiles plates et mécaniques peuvent être produites en terre cuite (pente minimale de 45° à la pose, 72 kg/m2) ou en béton (pente moindre possible). Comparé aux matériaux d’extraction, le bilan carbone est alourdi
dans les deux cas par l’énergie nécessaire à leur fabrication.

Ces dernières, jusqu’à moitié moins chères, « se décolorent vite et ne durent que 40 ans quand nos tuiles 100 % argile peuvent durer jusqu’à 100 ans », signale Laurent Thibault, de l’entreprise éponyme. Autre avantage des tuiles plates en terre cuite, « elles sont posées avec un triple recouvrement [un tiers visible (le pureau) et deux tiers couverts par les rangs supérieurs], à la différence des tuiles mécaniques, ce qui favorise la ventilation sous tuile, et en cas de casse par la grêle l’étanchéité est davantage assurée », conclut-il.

Enfin, sur les pans de toit orientés nord, la mousse s’installe bien moins vite sur une tuile à base uniquement de terre cuite par rapport à une tuile en béton (de même que sur une tuile composée en partie de sable, d’origine industrielle), ce qui réduit les frais d’entretien et l’usage de produits généralement peu écologiques.

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