Ils vivent low-tech Partie 2/4 – Chauffage à air chaud

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Par Maïlys Belliot

Publié le 6 avril 2023

4 minutes de lecture


Savoie

Jamais à court de défis, Fabien a réalisé un panneau qui chauffe l’air de sa maison savoyarde avec des canettes de soda.

Lunettes rectangulaires et cheveux noués, Fabien est connu dans la Maurienne, en Savoie, pour ses inventions singulières. Comme sa « e-snow », une voiture-neige à chenilles électrique, « pour se balader en montagne sans bruit et sans moteur thermique », sourit-il. Mais ici, c'est un long panneau noir vitré accolé au mur sud de son appartement qui attise la curiosité : un capteur solaire à air. Ce dernier capte les rayons du soleil pour chauffer l’air de son intérieur en hiver. Sa particularité ? Il est réalisé avec des canettes en aluminium. 784 en tout.

Beaucoup de recyclage

Sur le balcon, on l’observe de près. Le chauffage se compose de sept panneaux en bois de 200 x 90 cm environ. Chacun contient 8 colonnes de 14 canettes. « L’air circule à l’intérieur des canettes, qui sont percées en haut et en bas, et entre les panneaux qui sont connectés », décrit Fabien. En bas de chaque panneau sont installés des ventilateurs alimentés en 12 V par un petit panneau photovoltaïque souple accroché à la balustrade. Il explique : « Quand la température dans les panneaux atteint 30°C, le capteur déclenche les ventilateurs qui font circuler de l’air jusqu’à l’intérieur. » De l’autre côté du mur, dans la pièce de vie, l’air chaud entre par deux buses situées à environ 1,80 m de hauteur. Leur clapet est poussé par la pression des ventilateurs. Sur l’une d’elles, une sonde météo accrochée provisoirement, « pour l’expérience », affiche la température. Le 15 janvier 2022, Fabien a relevé « 47°C à la buse, à 13 h 41, pour 22°C à l’intérieur de la pièce », et 1°C à l'extérieur. 

Il raconte non sans émerveillement les étapes de cet énième défi après qu’« un pote » lui en a parlé. « J’ai disposé une corbeille devant un restaurant à kebab non loin de chez moi pour collecter des canettes vides. En un hiver, j’en ai récupéré près de 800 de 27 marques différentes ! », s’étonne-t-il. Puis, il sauve in extremis de la benne d’une menuiserie sept double-vitrages de 170 x 80 cm qui détermineront la taille de ses panneaux. Il réalise ceux-ci en bois et les isole par le fond avec un isolant rigide. « Puis, j’ai lavé toutes les canettes – à l’eau de pluie, souligne-t-il en levant l’index – et les ai percées en haut et en bas au découpeur plasma. » Il en fait la démo. En deux temps trois mouvements, une flamme verte jaillit du bec et la canette est défaite de son opercule. « Toutes sont ensuite collées au mastic 11FC pour résister aux hautes températures puis bombées en noir », relate-t-il. Dans le panneau, ces colonnes cylindriques sont distantes de 1 cm du fond et de 5 mm entre elles pour que l’air circule aussi autour.

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