Construire en paille : la paille hachée au menu (3/5)

Solution que d’aucuns présentent comme le moyen de « massifier l’isolation en paille » : la paille hachée insufflée. Développée sous le nom de produit « Phi » par la coopérative Ielo, dans la Vienne, elle est strictement destinée aux professionnels – artisans et concepteurs – formés par l’entreprise.

Venu animer une formation Ceref BTP à Grand-Bourgtheroulde (27), en mars, Frédéric Cousin en détaille les principes techniques : « La paille est ici utilisée sous forme de brins très courts – 5 à 30 mm – et nettoyés des poussières. Comme la ouate de cellulose, elle est insufflée dans des caissons fermés soit par un panneau de bois des deux côtés – frein-vapeur et pare-pluie –, soit par un panneau d'un côté et une membrane de l'autre. »

Gérant de l’entreprise de menuiserie et charpente Duchesne (76), sociétaire d'Ielo, Harold Duchesne a inscrit deux membres de son équipe à cette première session dispensée en Normandie. « Avec la botte de paille paysanne, on est contraint à proposer des solutions à des prix élevés, car on fabrique l’ossature selon le format de la botte et la pose nécessite beaucoup de travail, note-t-il. La paille hachée lève tous les freins dont souffre la paille : on recycle le savoir-faire de la ouate, grâce à l’insufflation la répartition est parfaite dans le volume ce qui permet des isolations performantes aussi en rénovation avec des épaisseurs variables, en mur ossature bois on peut travailler avec des poutres en I, on retrouve des entraxes classiques de 60 cm et on économise donc du bois, on évite la manipulation botte par botte. »

Autre intérêt : la paille vendue par Ielo, achetée à proximité de la coopérative agricole de transformation et vendue en sacs de 15 kg, est normée (humidité, etc.) et disponible toute l’année sur commande et pour de grandes quantités.