Construire en paille : l’isolation par l’extérieur s’étoffe (2/5)

Seules 120 réalisations d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) en paille, dont 75 sur des maisons individuelles, ont jusqu’à présent été recensées en France par Coralie Garcia, du pôle Recherche et développement du Réseau français de la construction paille (RFCP). De la petite maison à l’immeuble de plusieurs étages ! Un chiffre qui ne prétend pas à l’exhaustivité, mais révèle qu’à l’ombre du déploiement de la construction paille dans le neuf, ce matériau commence à trouver son élan dans la rénovation.

La paille y a une carte à jouer face à ses concurrents minéraux ou synthétiques. Très ouverte au transfert de la vapeur d’eau, elle se place idéalement sur la face extérieure d’un mur pour une isolation efficace, d’autant plus en cas d’intervention sur un bâti ancien (lire La Maison écologique n°137). Mais l’historique de la technique basé sur de la petite botte de paille agricole (hauteur de 37 cm posée sur chant, côte la plus courte des trois, soit une résistance thermique R = 7,1 m².K/W) joue en sa défaveur. Difficile, dans l’existant, de trouver la place et obtenir l’autorisation d’urbanisme pour un tel décrochement sur le mur. Contraintes supplémentaires, « il peut s’avérer nécessaire de créer un débord de toit suffisant (…) de 30 à 50 cm. Si vous devez refaire le toit, il faudra le rallonger. Sinon, on peut ajouter une couvertine [élément de couverture souvent sur mesure qui protège un élément, sous forme d’une plaque métallique, par exemple, ndlr] sur votre isolation » et il faut « des façades adaptées [sans] trop d'équipements, ni de fenêtres. Car ces détails font perdre du temps, donc font gonfler le budget », précise l’Association pour la promotion des techniques écologiques (Apte) sur son site Internet.