Dalle de ciment, une surcapacité cher payée 1/4

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Par Christophe Tréhet

Publié le 26 novembre 2025

6 minutes de lecture


Encore majoritairement employé pour réaliser des dalles, le béton de ciment, dont le bilan écologique est très lourd, s’avère trop résistant par rapport à ses usages classiques.

Enseignant chercheur à l’École nationale supérieure d’architecture de Normandie, François Fleury rappelle qu’en mécanique des structures, une dalle « est un élément surfacique continu qui a pour objet de franchir une distance et capable de travailler en flexion dans les deux horizontales ». Une dalle constitue donc, en principe, un élément structurel du bâti et peut contribuer à sa stabilité générale. Mais ce cas de figure ne s’observe que très rarement dans les maisons, dont la stabilité est plutôt assurée par les fondations et la résistance à la compression des murs porteurs. Le contreventement est généralement assuré dans les plans des façades (la charpente du toit, quant à elle, est stable par elle-même, avec ses fermes et croix de Saint-André).

« Une dalle sur sol nu [coulée à l’intérieur de fondations qui n’en sont pas solidaires, ndlr] n’est pas structurelle. C’est un élément qui réalise une surface lisse, imperméable et rigide », poursuit le professeur. Par extension, la terme « dalle » est utilisé pour expliciter le fait de « chercher une étanchéité, une facilité de nettoyage, une isolation, une esthétique par le revêtement ».

La dalle pas vraiment porteuse

Les dalles en béton de ciment sur sol nu sont en général épaisses d’au moins 12 cm et réalisées avec un mélange de sable, gravier, ciment et eau. À ne pas confondre avec la chape, qui ne contient pas de gravier, n’est jamais structurelle et est placée au-dessus de la dalle, sur 3 à 6 cm d'épaisseur.

Le ciment couramment utilisé en dalle de maison est de type Portland CEM I 32,5. Cette mention « correspond à la résistance mécanique à la compression mesurée à 28 jours conformément à la norme EN 196-1 », détaille la plateforme en ligne Infociments créée par des organisations professionnelles de l'industrie cimentière. Cette résistance, calculée pour tout type de béton, est exprimée en mégapascal (MPa) et continue d’augmenter après 28 jours. 1 MPa est égal à 1 Newton/mm2, soit 10 bars, et équivaut à 10,197 kg/cm2. Un béton de ciment 32,5 offre donc une résistance à la compression de 331 kg/cm2, soit 3 310 t/m2.

Une performance qui dépasse de loin les besoins d’un particulier dans son habitation. « Le béton de ciment est surdimensionné, tranche François Fleury. Mais le développement de la filière béton à l’Après-guerre a abouti à abaisser son coût, à diffuser les savoir-faire, donc à généraliser son usage. C’est par habitude que l’on continue à faire des dalles terre-plein en ciment. »

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