Maisons en A, sobres et accessibles (partie1/3)
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Par Christophe Tréhet
Publié le 10 mai 2023
Prisée outre-Atlantique, la maison en A fleurit dans l'Hexagone. A l'instar des habitats légers et petits formats, elle allie proximité avec la nature et sobriété structurelle. A portée de main des autoconstructeurs expérimentés, elle est aussi adaptée à la conception bioclimatique, et à l'utilisation de matériaux biosourcés.
D'inspiration ancestrale, la maison en A jouit d'un regain d'intérêt auprès des autoconstructeurs et des amateurs d'habitat simple et proche d'un environnement naturel.
Construire un bâtiment en forme de triangle ne date pas d’hier. Ce style architectural, consistant à poser un toit sans mur sur un plancher, emprunte à des fermes japonaises traditionnelles, des habitats maoris ou de vieux bâtiments de zones de montagne. Facile à mettre en œuvre, cette architecture ancestrale facilitait le glissement de la neige ou permettait le stockage de produits agricoles. Le développement des « maisons en A » – en référence à l’élément de charpente générique que l'on aligne pour ériger des maisons plus ou moins longues – doit cependant à plusieurs architectes américains, de la cabane de Rudolph Schindler (1934) au Reese A-Frame d’Andrew Geller (1957). Reprise par l’industrie du bois qui en proposa des versions en kit, bon marché et faciles à construire, la maison en A (type « A-frame » en anglais) a séduit les classes moyennes qui en ont fait un symbole de la vie au plein air.
Délaissée dans les années 1970, la maison en A jouit aujourd'hui d’un regain d’intérêt. La petite maison canadienne, plantée seule sous les arbres ou au bord d’un lac, alimente ici et outre-Atlantique les rêves d’un habitat simple et proche de la nature. En Europe, notamment en France, à l’instar de la tiny house, une offre de kits de maisons en A émerge, mais comporte rarement des matériaux biosourcés. Dans le même temps, des communautés d’échange de pratiques d’autoconstruction de ce type de maison se déploient. En témoigne le succès rencontré par le film La Maison en A réalisé par Morgane Launay, récit de l’auto- construction en Dordogne de la maison d’Élisabeth Faure. Cette femme enthousiaste et pragmatique, âgée de 65 ans à l’époque, est parvenue à autoconstruire son habitation de 180 m² pour seulement 40 000 €. Et a donné des idées à de nombreux porteurs de projet. Son téléphone ne cessant de sonner, une série de tutoriels en ligne, un site Internet et une carte interactive localisant les projets et les chan- tiers terminés ont vu le jour.
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