Construire c’est fini ?! (2/3)
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Par Virginie Jourdan
Publié le 15 mai 2023
Grignotage de terres naturelles, surconsommation de ressources ; la construction, même performante, n'est pas neutre pour l'environnement.
Croissance démographique continue, désunion et recomposition familiale, vieillissement de la population, sortie de la précarité ; les besoins en nouveaux logements ne baissent pas. Durant la dernière décennie, plus de 300 000 nouveaux logements sont sortis de terre chaque année à un rythme deux fois supérieur à la croissance démographique(1). Pour les 20 prochaines années, l'appel au ralentissement est lancé.
« Même si l'on construit aujourd'hui avec une grande efficacité, le geste coûte toujours très cher à l'environnement. La rénovation aura toujours un impact moindre du point de vue du cycle de vie », affirme Maxime Locks, chargé de mission énergie et qualité de la construction au Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) de Meurthe-et-Moselle. D'après une étude de l'Ademe parue en 2019(2), une construction neuve consomme 40 fois plus de matière que la rénovation d'un bâtiment existant. En première ligne : le ciment, le sable et les granulats nécessaires aux fondations et aux infrastructures (voirie, garages, réseaux). « Or, ces industries représentent 5 à 10 % des émissions mondiales de CO2 », relève Philippe Leonardon, ingénieur à l'Ademe.
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