Pavillons : Gaz, solaire, bois, chacun cherche son mix énergétique (4/4)

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Par Virginie Jourdan

Publié le 26 janvier 2024

10 minutes de lecture


Symboles de l’industrialisation des logements, avant l’ère du tout-électrique, les pavillons ont été les rois des chaudières au fuel ou gaz. Pour leur seconde vie, tous les systèmes sont permis. Surtout les plus verts !

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Thibaud Dielh

Responsable de l’espace France Rénov 
à l’Alec Nancy Grands Territoires et conseiller énergie depuis 15 ans

La Maison écologique : Commencer la rénovation d'un pavillon par changer son chauffage est-il une bonne idée ?
Thibaud Dielh : Notre parc résidentiel est très pavillonnaire en France. Il y a des constantes dans ces habitats non rénovés : l’existence de nombreux ponts thermiques, isolation absente ou défaillante. Même lorsque les habitants changent les fenêtres et refont la toiture, il y a souvent encore besoin de chauffage. Dans ce cas, de nombreuses questions se posent. Par exemple, s’il y a déjà une chaudière gaz, faut-il la changer ? Ou bien la remplacer par une pompe à chaleur (PAC) ou un poêle ? Avant de penser au chauffage, il faut donc s’occuper d’abord de l’enveloppe du bâtiment, souvent murs, toiture et sol, et veiller à ce que l’étanchéité à l’air soit correctement réalisée. Ensuite et en fonction de ses besoins, il est envisageable de se tourner vers une solution de chauffage comme le bois-énergie. Voire une pompe à chaleur air-eau.

Faut-il se cantonner à une solution unique ?
Il peut y avoir des idées reçues sur l’eau chaude sanitaire et le chauffage qui devraient provenir de la même source d’énergie. Nous le répétons beaucoup : l’écologie, ce sont les énergies renouvelables et la mixité des énergies au sein d’un logement. Concrètement, s'il y a juste une PAC, pour nous c’est insuffisant. Il faut alors prévoir un appoint solaire ou bois, car il y a toujours le risque de se mettre dans une situation de dépendance à la vue de l’évolution de l’énergie et de son coût, notamment via les contraintes d’approvisionnement et d’augmentation des prix. Aujourd’hui, qu’il s’agisse du gaz, de l’électricité ou du bois, il existe une vulnérabilité, du fait d'une dynamique mondiale que l’on ne maîtrise pas. Dans ce cas, mieux vaut coupler deux sources d'énergie.

Opter pour un double investissement et deux équipements, est-ce vraiment écologique ?
Il faut mettre plusieurs critères dans la balance. Il est vrai que pour la production d’eau chaude sanitaire et de chauffage, si une bonne rénovation globale et performante est réalisée, il y aura peu de besoins. Investir plusieurs milliers d’euros peut donc être freinant. Même une PAC performante reste chère. Y ajouter un appoint solaire ou bois gonfle encore la facture. La solution est peut-être de ne pas mettre de PAC ! Si la maison est dans une zone raccordée au réseau de gaz naturel, ce dernier reste une solution à moindre coût. Dans ce cas, il devient plus facile de songer à ajouter des panneaux solaires thermiques pour l'eau chaude ou un poêle à bois pour le chauffage. Dans tous les cas, cette mixité a un coût. Il sera honnêtement compliqué de descendre le budget en-deçà de 15 000 à 20 000 € [aides non déduites, ndlr].

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