Pavillons : déminer les pièges de leur rénovation (1/4)

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Par Virginie Jourdan

Publié le 26 janvier 2024

15 minutes de lecture


Si leur conception on ne peut plus simple offre des facilités de rénovation, entamer la réhabilitation d'un pavillon demande tout de même plusieurs précautions.

Dans son atelier francilien, Volker Ehrlich ne boude pas son plaisir. Depuis plus de 15 ans, cet architecte et maître d’œuvre collectionne les rénovations de pavillons. Ces symboles de la construction en série ont poussé comme des champignons dans les années 1960 à 1980, à un rythme à peine inférieur à celui des appartements dans les grands et moyens ensembles urbains. Plus sobres en surface habitable que leurs descendants des années 1990 (76 m2 contre 87 m2 en moyenne aujourd’hui(1)), ils allient le souvenir d’une accession heureuse à la propriété abordable pour la classe ouvrière en même temps que le premier pas dommageable vers des combustibles, isolants, voire colles largement issus de la pétrochimie.

Ces maisons, bâties avant la première réglementation thermique de 1975, ont l’avantage de se trouver à proximité de centres urbains et de posséder un jardin propice à la qualité de vie. En revanche, elles sont à l’origine et pour la plupart dénuées de tout complexe isolant, si ce n’est une lame d’air de 5 cm qui devait isoler les parois intérieures de la froideur du mur extérieur. « C’est un chantier énorme. Plus de 10 millions de pavillons potentiellement rénovables par l’extérieur avec des matériaux écologiques peu transformés, comme la paille qui permet de stocker du CO2 et est super isolante ! », s’enthousiasme celui qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte dans certains des chantiers qu’il dirige.

De fait, les performances énergétiques de départ de ces habitations sont médiocres. D'après les dernières données du Commissariat général au plan du développement durable de 2017, près de 42 % des logements construits entre 1948 et 1974 affichaient une étiquette énergétique F ou G et un tiers affichait un E. Quant à ceux construits entre 1975 et 1988, ils étaient encore 69,4 % à ne pas atteindre l’étiquette D, soit une consommation d’énergie au moins trois fois plus élevée qu’un niveau rénovation en basse consommation.

Un vaste vivier de maisons dont la performance peut facilement et très largement être améliorée. Mais « attention », prévient Volker Ehrlich, la rénovation des pavillons mérite plusieurs attentions. Si les postes de déperditions d’énergie commencent à être globalement connus et chiffrés, le premier réflexe doit rester de comprendre le fonctionnement propre à sa maison avant de projeter un plan de rénovation.

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