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Numéro 111
la maison écologique

N°111 Juin-Juillet 2019 numérique : 50 nuances de peintures naturelles

Dossier : Des peintures vertes de toutes les couleurs Rénover : Une leçon d'humidité... maîtrisée Avis d'expert : La construction sociale du confort Mobilier : Passion bambou entre design et tradition Autoconstruire : Ils ont bâti leur maison sans rien y connaître Travaux : Monter un mur en pierre sèche 

Edito

Les femmes ont globalement un comportement plus respectueux de l’environnement que les hommes, ont constaté plusieurs études menées ces dernières années, aux états-Unis notamment. Comment expliquer cet écart sans tomber dans les clichés éculés tels qu’une plus grande sensibilité attribuée aux femmes, une proximité plus marquée avec la nature ou une tendance plus nette à l’altruisme ? Peut-être faut-il tout simplement renverser le paradigme et s’interroger plutôt sur les raisons du peu d’intérêt que les hommes, pris dans leur ensemble, manifestent à l’égard de l’environnement. D’après une enquête récente du magazine Scientific American(1), les mâles humains percevraient l’écologie comme une démarche typiquement féminine et adopter une attitude écoresponsable les ferait passer pour efféminés… Soucieux d’asseoir leur virilité, ils préfèreraient afficher leur indifférence, voire leur hostilité envers une nature qu’ils aimeraient dominer.   

Il faut bien sûr se garder de toute généralisation, mais force est de constater que les chefs d’états actuels – des hommes pour l’essentiel – se montrent bien plus empressés à exploiter avec frénésié les ressources naturelles, jusqu’au tarissement s’il le faut, qu’à relever les défis climatiques et environnementaux, certains voyant même dans la fonte des glaces une aubaine, puisqu’elle livre de nouvelles richesses à leurs appétits voraces.

Alors qu’il est urgent de changer de système pour sauver la planète, est-il bien raisonnable d’accorder encore notre confiance à ceux-là mêmes qui nous ont conduits au chaos et échouent depuis un demi-siècle à l’empêcher ? Rien n’évoluera vraiment sans une révolution des mentalités, qui passe par la remise en cause d’une manière exclusivement masculine d’appréhender l’avenir et, plus largement, de la domination sans partage qu'exercent les hommes sur nos sociétés dites avancées. Domination qui se traduit aussi, ne l’oublions pas, par l’oppression dont l’autre moitié de l’humanité fait toujours l’objet partout dans le monde. Il est temps de laisser les femmes et la nature prendre toute leur place, « pour inventer un possible à partir d’une situation où plus rien ne paraît possible »(2).

1. « Men Resist Green Behavior as Unmanly », 26/12/2017. étude portant sur 2 000 hommes américains et chinois. 2. Jeanne Burgart Goutal, citée par Uzbek & Rica (mars 2019).