Une longère en bois enracinée dans le local
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Par Virginie Jourdan
Publié le 15 juin 2023
Auray (56)
Construire une maison qui s'intègre parfaitement dans son environnement et avec un maximum de matériaux locaux. Benoît Gautier a relevé le défi dans le Morbihan pour sa maison neuve aux discrets parfums d'antan.
24 mois - 1527€/m² - 2.5 stères/an
Quand il est tombé sur l'ouvrage La Conception bioclimatique, signé par Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey, Benoît Gautier s'est découvert une passion pour la sobriété énergétique et l'énergie solaire.
En 2016, alors qu'il vit dans une vieille bâtisse à Auray (56) avec sa femme, psychomotricienne, et ses quatre enfants, aujourd'hui âgés de 12 à 20 ans, il trouve un terrain à acquérir à une dizaine de kilomètres de là. Amoureux du bois, ergothérapeute de formation, puis menuisier ébéniste, il se lance dans ce projet de construction. Son désir : relever le défi d'ériger une longère en ossature bois qui se fonde dans son environnement, bâtie avec des matériaux essentiellement locaux. « Marine, ma femme, a dessiné des esquisses de la future maison pour orienter les plans des architectes, habitués aux projets écologiques. Nous voulions que cette maison se dissolve presque dans le paysage boisé et qu'elle soit très ouverte sur le verger qui préexistait au nord, mais aussi sur les couchers de soleil à l'ouest », explique Benoît.
Fidèle à son amour du bois et désireux d'embarquer au maximum ses proches dans l'aventure, il opte pour une structure à ossature bois, en douglas, isolée avec de la ouate de cellulose insufflée (220 mm). Avant le pare-pluie et le bardage, un panneau de fibre de bois contre- ventant (Agepan) ferme l’ossature. Hormis la fabrication de la charpente, effectuée par un professionnel, Benoît a monté les murs sur place et posé la charpente avec l'aide d'amis charpentiers. Quant au reste des travaux, seules la couverture et la maçonnerie des fondations périphériques en parpaing ont été réalisées par des entre- prises. Au total, 80 % de la maison a été autoconstruit et le chantier a duré deux ans.
Dorénavant, la belle longère à la teinte naturellement grisée se fond presque dans les herbes hautes au sud et dans le potager arboré au nord. « Nous voulions une continuité entre la maison et l'extérieur. L’ouverture au nord n'était pas une évidence du point du vue bioclimatique, mais se priver de la vue sur les arbres fruitiers, sur le bosquet de chênes et sur le potager n'était pas envisageable », relate Benoît. Dans la cuisine, la vue est dégagée sur la verdure grâce à une ouverture de 2,20 x 1,10 m. Juste à gauche, au bout de la pièce, une baie vitrée crée un pont avec l'horizon ouest.
« Nous avons posé des doubles vitrages (4/16/4 avec radon). Si c'était à refaire, je mettrais du triple vitrage au nord pour plus d’efficacité », juge-t-il.
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