Se lancer dans un projet collectif d’énergies renouvelables

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Par Géraldine Houot

Publié le 21 juin 2023

5 minutes de lecture


Installer une production photovoltaïque près de chez soi avec d’autres citoyens, c’est apporter sa pierre à la transition énergétique. L’aventure nécessite beaucoup de travail, mais elle est grisante ! Conseils de protagonistes...

Un groupe mimant le V de la victoire devant une centrale photovoltaïque baignée de lumière. L'image est belle et inspirante ! Mais pour en arriver là, il faudra allier patience et motivation. Si développer des installations solaires à

financement et gouvernance citoyens « n'a rien de compliqué », affirme Pierre Stoeber d'Électrons solaires, qui œuvre en Seine-Saint-Denis, cela peut prendre quelques années. Contacter des développeurs locaux ou faire appel à l'association Énergie partagée fera gagner du temps. Elle conseille, forme et organise un système de parrainage entre porteurs de projets. « Il est bien que le collectif de départ comprenne au moins cinq personnes moteurs, qui devront s’organiser en groupes de travail, se mettre d'accord sur leurs valeurs communes et définir précisément les objectifs du projet », recommande Alexandra Lafont, coresponsable du pôle animation chez Énergie partagée.

Les installations solaires citoyennes les plus courantes sont en toiture de bâtiments de collectivités. « Ces dernières participent ainsi à la transition énergétique à moindre frais.

Mais des entreprises, comme le réseau Biocoop, peuvent également être intéressées pour participer au projet et héberger des panneaux, ainsi que des particuliers », poursuit l'animatrice. Sur les copropriétés, tout est plus compliqué. « Les réunions n’ont lieu qu’une fois par an et il faut convaincre de nombreuses personnes », témoigne Claude Cédou, président de l'Association de transition énergétique et écologique de Ville-d'Avray (Ateeva), qui développe plusieurs projets sur des habitats collectifs.

L’électricité produite est souvent intégralement injectée sur le réseau. En-dessous de 100 kWc, les centrales sont éligibles à l’obligation d’achat. EDF OA et les entreprises locales de distribution achètent l'électricité à un tarif réglementé garanti sur 20 ans. La coopérative Enercoop propose aux projets citoyens un tarif légèrement supérieur. L’Ateeva souhaite pour sa part développer ses centrales en autoconsommation. L’électricité est alors consommée directement par le bâtiment, permettant une bonne maîtrise sur le long terme de ses dépenses énergétiques. Le surplus peut être injecté sur le réseau et vendu dans le cadre d'un contrat d'obligation d'achat (tarifs plus faibles). Des centrales sont également développées au sol, à l'image de CéléWatt (Lot). En-dessous de 250 kWc (soit moins de 1 ha occupé au sol), une simple déclaration de travaux est nécessaire. Pour les centrales au sol, il n’existe pas de système de soutien au prix d'achat des électrons verts en guichet ouvert (pour les installations sur bâtiment et au sol supérieures à 100 kWc, il est possible de candidater à un appel d’offres mais rares sont les projets citoyens concurrentiels). Des conditions de vente de l’électricité avantageuses peuvent être négociées avec Enercoop.

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