Photovoltaïque : L’autoconsommation collective, du gagnant-gagnant 5/6

Vendre des watts comme des tomates ! C’est la promesse de l’autoconsommation collective, qui permet à chacun d’acheter de l’énergie verte et locale. Mais ce circuit court ne rime pas toujours avec simplicité. Écoliwatt, SAS créée à Olivet (45) par un groupement de citoyens, a inauguré sa première installation (60 kWc) en autoconsommation collective en mars. Cette énergie renouvelable et locale va profiter à 18 particuliers et 2 commerçants via un forfait de 200 € pour 1 000 kWh.

Initiée en 2016, l’autoconsommation collective reste confidentielle, avec 8 500 participants aujourd'hui⁽¹⁾. Sans doute plus pour longtemps. Avec l’augmentation du prix de l’électricité, la baisse du tarif d’achat du surplus et l’augmentation du seuil de puissance possible (jusqu’à 10 MW sur dérogation), ce modèle devrait se généraliser. De nouveaux acteurs apparaissent, à l’image de Scope2 Énergies, installateur photovoltaïque, qui vient de lancer la communauté d'énergie « Partageons nos énergies » (34). En théorie, le principe de ce circuit court de l’énergie est simple⁽²⁾. La pratique est plus complexe.

Un forfait de 1 000 kWh

La relation producteur-consommateur doit passer par une « personne morale organisatrice » (PMO) qui coordonne la répartition des flux, envoie des factures aux consommateurs et est responsable en cas de problème.

À Écoliwatt, Joël Poux, jeune retraité bénévole, à l’initiative de cette opération en 2022, assure ces missions. « Nous ne fonctionnons pas avec des factures, mais avec un forfait. Les particuliers l’achètent, puis je récupère les données d’Enedis chaque mois et je leur transmets leur consommation. » La répartition des kWh produits se fait au prorata des consommations solaires de chacun. De plus en plus de logiciels de gestion et de facturation de cette PMO se développent, comme Enopower ou Elocoop.

À l’ouest de Paris, des particuliers se sont lancés dès 2022 dans la valorisation de leur surplus, avec leurs voisins. Les Fermes solaires du Mont-Valérien⁽³⁾ regroupent une vingtaine de personnes, dont cinq particuliers-producteurs qui ont installé des panneaux sur leur maison (30 kWc total) et une dizaine de consommateurs qui utilisent leur surplus. Chaque producteur peut vendre ou donner son électricité, contre des bouteilles de jus de pomme par exemple !

En plus d’être PMO, la loi Aper de mars 2023 impose aux producteurs en vente directe d’être titulaire d’une licence, comme lorsqu’on vend de l’alcool ou du tabac. La profession est vent debout contre cette contrainte administrative, certes gratuite mais lourde.