Les chaudières à bois voient les choses en grand

Par rapport à d’autres appareils, la chaudière a l’avantage de pouvoir chauffer de grands volumes, à partir de 80-100 m², de façon homogène. La combustion produit de la chaleur qui est transmise à un circuit d’eau, qui alimente des radiateurs, un plancher chauffant ou fournit de l’eau chaude sanitaire. Les températures sont régulées en fonction des besoins par des vannes mélangeuses. Une technique simple et mature, remise au goût du jour par l’automaticité et la mixité avec d’autres énergies renouvelables.

Le terme « chaudière biomasse » désigne aussi bien des modèles à bûche qu’à granulé ou à plaquette. Il y a quelques années, existaient aussi des combustibles de biomasse agricole (miscanthus, céréales, noyaux d’olive…), devenus marginaux. Les plaquettes sont réservées aux puissances supérieures à 50 kW, avec un accès facile pour les livraisons et de la place de stockage. Les paysans valorisent ainsi leur bocage. La majorité du marché est trustée par les granulés et bûches.

Après une percée tonitruante des chaudières à granulé (plus de 41 000 vendues en 2022⁽¹⁾), le marché chute en 2023, à 10 000 appareils, alors que les modèles à bûche passent de 4 300 à 7 400. Un coup de frein dû à une envolée du prix du granulé, qui depuis est retombé. L'horizon n'est pas beaucoup plus clair, car l’aide MaPrimeRénov' a diminué de 30 % depuis avril 2024. Un soutien pourtant bien utile, l’investissement de départ étant conséquent. Les fabricants tentent de contrer ce manque en proposant, en entrée de gamme, des chaudières avec très peu d’automatisme à partir de 3 000-4 000 € (C100 de Viessmann, Smart HV de Hargassner, Bioclas de Domusa…). « Les chaudières à granulé à chargement manuel représentent un tiers des ventes et sont comparables, en termes de prix, à des chaudières à bûche », indique Thomas Perrissin, codirecteur d'Ökofen, fabricant spécialiste de la chaudière granulé qui vient de mettre sur le marché une chaudière bûche.