La terre crue, on y croit ! Partie 2/3

Le B.A.BA des BTC

Issue des presses industrielles ou artisanales, la brique de terre comprimée est de plus en plus disponible. Alors, comment faire son choix face aux traditionnelles briques moulées, autrement appelées adobes ou briques de terre crue ?

Elles se distinguent principalement par deux aspects. Si vous souhaitez fabriquer vous-mêmes vos adobes, alors le temps disponible discrimine les deux produits. « Fabriquer soi-même des adobes dans des moules en bois, avec de la terre locale, nécessite du temps et de la main d’œuvre pour préparer la terre et la mélanger aux fibres, la mouler et démouler, puis déposer les briques dans un espace de stockage pour le séchage à plat. Mais c’est un beau moment collectif, résume Amélie Bourquard, formatrice terre à l’association Chapeau et bottes. À cela s’ajoute le temps de séchage qui va de quatre jours à deux semaines selon les conditions, en prenant soin de retourner les adobes sur les quatre faces pour qu’elles ne s’affaissent pas. » Quel espace prévoir pour un atelier d’adobe ? « Comptez la surface à maçonner en briques + 20 % pour établir la zone de fabrication et de séchage, dans un espace ventilé », poursuit la formatrice. Si vous manquez de temps, cherchez d’éventuels fabricants d’adobes à proximité, tels que la Briquetterie solidaire en Ille-et-Vilaine (2 € TTC la brique 28,5 x 13,5 x 9 cm) ou la Briquetterie Dewulf dans l'Oise (0,84 € l’adobe 23 x 11 x 6 cm).

Séchage plus court

Élaborer soi-même des briques de terre comprimée fait gagner du temps de séchage, puisque ces produits en nécessitent peu (1 à 3 semaines selon la terre). Des associations ou artisans proposent des presses en location, comme l’association Empreinte en Ille-et-Vilaine (presse Géo50, 300 briques par jour, 29,5 x 14 x 9 cm, 30 € la journée), le transport restant à la charge du client. D’autres proposent la location d’une presse avec une prestation d’accompagnement, comme l’entreprise bretonne Terre alternative (500 à 800 briques pour 960 € par jour, prévoir deux demi-journées de montage et démontage).

Autre différence entre briques moulée et comprimée : la résistance à la compression, plus forte pour la seconde, dont la masse volumique est plus élevée. Une brique de terre comprimée de chez Briques technic concept affiche une résistance à la compression sèche (norme XP 13-901) de 4,6 Mpa, contre 1 à 2 Mpa pour les adobes. Par conséquent, « sans que cela soit impossible, puisque nos ancêtres le faisaient, il est plus délicat d’envisager un projet porteur en adobe qu’en BTC, souligne Amélie Bourquard. Et un seul rang de briques compressées suffira pour une cloison, quand il faut aviser en fonction du format avec des adobes ».

À noter enfin, Briques technic concept propose de grands formats de BTC qui réduisent la durée du chantier. « Pour un mur porteur de 30 cm d’épaisseur, le coût de la pose s’élève à 70 % du prix total avec des formats de 60 briques au m², tandis qu’il baisse à 50 % du prix global avec des formats permettant de couvrir 1 m² avec deux briques, incluant le matériel de levage », a calculé l’entreprise.