Isolants des champs, isolants résilients (1/2)
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Par Aude Richard
Publié le 22 juin 2023
La nouvelle réglementation RE2020 est de bon augure pour les isolants biosourcés. Va-t-on enfin plonger dans un monde où chaque territoire saura tirer parti de ses ressources végétales, où le circuit court sera roi et où les paysans et les artisans travailleront main dans la main ? Aux quatre coins du pays, des filières émergent et inventent peu à peu ce monde résilient.
Malgré le dynamisme des filières, le poids économiques des isolants biosourcés reste faible. La nouvelle réglementation environnementale (RE2020) pourrait rebattre les cartes et faire la part belle aux isolants des champs.
Les biosourcés ne représentent que 10 % des ventes d'isolant en France(1). Mais avec + 87 % de volume vendu entre 2016 et 2020, ils pourraient bien prendre enfin la place qu'ils méritent. Ouate de cellulose, laine de bois ou de mouton, textile recyclé, la famille est grande. Mais le marché des isolants provenant de cultures végétales est encore discret. Pourtant, la France est cham- pionne européenne des agromatériaux et, depuis une vingtaine d’années, associations et artisans les (re)mettent au goût du jour. Les atouts de la paille, du chanvre, des balles de riz et de toutes sortes de végétaux en font des matériaux d’avenir. Selon l’Ademe, les laines végétales transformées sous forme de panneaux pourraient même représenter 13 % du marché des isolants en 2030. Encore faut-il des moyens, de la volonté et un changement d’habitudes pour dessiner ce futur réjouissant.
Issus d’une quinzaine de cultures, majoritairement annuelles (céréales, chanvre, lin, colza, tournesol, etc.), les agro-isolants utilisent la tige de la plante ou la balle (enveloppe) du grain. Leur porosité leur confère des performances similaires aux isolants conventionnels ( = 0,038- 0,044 W/m.K) et ils affichent de meilleures caractéristiques pour le confort d’été (déphasage thermique et atténuation de la chaleur). Ces particules végétales sont tantôt mises en œuvre en vrac, en blocs (bottes de paille, briques chaux-chanvre), broyats ou sous forme de laine, comme isolant de remplissage, mais aussi en granulat pour bétons végétaux allégés, ou en panneaux. Dans ce dernier cas, ils sont généralement composés à plus de 90 % de fibres végétales, mélangées avec un liant à base de polyester.
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