Éloge de l’autoconstruction collective

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Par Nolwenn Weiler

Publié le 24 mai 2023

8 minutes de lecture


Saint-Médard-sur-Ille (35)

A Saint-Médard-sur-Ille, en Bretagne, huit maisons partiellement autoconstruites ont permis à des foyers de devenir propriétaires, tout en découvrant l'écoconstruction et la richesse de la vie collective.

Faire accéder à la propriété d’une maison écologique et performante de 85 m2 pour 140 000 €, moyennant une participation aux travaux. C’est le pari que s’étaient lancé la mairie de Saint-Médard-sur-Ille, à 25 km au nord de Rennes, le bailleur social Néotoa et l'association Compagnons bâtisseurs. « On avait déjà procédé à un projet similaire à Langouët [situé dans la même communauté de communes, ndlr], mais seulement sur les annexes et les clôtures, relate Véronique Cornillet, architecte. Pour des maisons, c’était vraiment une première. » « Concevoir des plans qui respectent l’enveloppe budgétaire et qui soient réalisables en partie par des non-professionnels, c’était une vraie difficulté, avance Mickaël Laurent, chargé de développement chez Bruded, un réseau d'échanges d'expériences de développement durable entre collectivités, qui a observé avec grand intérêt ce projet. Il fallait en plus qu'elles soient conformes à la réglementation thermique tout en étant écologiquement performantes. »

Sorties de terre en décembre 2017 et inaugurées en septembre 2018, les huit maisons ont tenu leurs promesses thermiques : il y fait bon en toute saison. « On a même enlevé les convecteurs prévus pour les chambres, relate Élodie, qui habite l’un des logements avec son mari et leurs trois enfants. Le chauffage bois suffit. » Les habitants goûtent particulièrement ce confort alors que les coûts de l’énergie s’envolent, de même que le nombre de personnes en situation de précarité énergétique.

Un attelage solide pour un projet atypique

« C'est un projet extrêmement novateur, estime Mickaël Laurent, du réseau breton Bruded. Mairie, bailleur social et Compagnons bâtisseurs ont réellement essayé de construire un autre modèle d’accession à la propriété. Il y a eu une coopération très confiante, et rare, entre ces trois acteurs. » Jacques Matelot, des Compagnons bâtisseurs, confirme : « On voulait expérimenter ensemble quelque chose qui permette à des personnes modestes d’accéder à la propriété. On ne savait pas exactement où on allait, mais on était d’accord pour y aller ensemble. » Le bailleur social Néotoa était connu sur le territoire de la communauté de communes, ce qui a facilité le travail.

« Il avait participé à la construction de divers logements sociaux », remarque Lionel Van Aertryck, ancien maire de Saint-Médard-sur-Ille à l’origine du projet d’habitat groupé autoconstruit. Idem du côté des Compagnons bâtisseurs, qui avaient encadré une partie des travaux collectifs du lotissement de la Pélousière, à Langouët. Leur expérience a de surcroît permis de négocier avec la Maif une assurance décennale pour l’ensemble des travaux menés en autoconstruction accompagnée. « Cela a permis de valider l’assurance dommage-ouvrage de Néotoa, sans laquelle il n’y aurait pas eu de construction », complète Jacques Matelot.

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