Ecoterra, du participatif dans l’accession sociale à la propriété

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Par Philippe Bohlinger

Publié le 21 juin 2023

8 minutes de lecture


Strasbourg (67)

Les résidents d'Ecoterra, premier immeuble bois-terre-paille construit à Strasbourg, vivent dans un véritable laboratoire urbain. Ses 14 logements conjuguent habitat participatif et accession sociale à la propriété.

Concert Covid Ehpad © Ehpad Danube (3)
Les résidents d’Ecoterra ont interprété pendant le premier confinement un concert pour l’Ehpad voisin. © EHPAD DANUBE

Une usine à gaz ? Plus maintenant. L’habitat participatif Ecoterra est sorti de terre en bordure de la route du Rhin, entre Strasbourg et Kehl (Allemagne), sur la friche d’une ancienne usine de production de gaz. Et à l’inverse de ce que laisse supposer l’expression, ce projet d'habitat vertueux porté par le bailleur social bas-rhinois Habitat de l’Ill a plutôt eu la vie facile. Depuis 2015, le bardage en douglas non traité de l’immeuble émerge dans l’écoquartier du Danube, situé au cœur d’une ancienne zone portuaire nouvellement urbanisée. Le bâtiment de 14 logements, sur quatre niveaux, se distingue par sa double originalité. Il est le premier bâtiment collectif « bois-terre-paille » construit dans la capitale alsacienne et, pour y vivre, ses habitants ont bénéficié d’un dispositif d’accession sociale sécurisée à la propriété.

Concrètement, ce dispositif permet à des ménages aux revenus modestes ou moyens (30 254 € par an pour une personne seule et 48 586 € pour un couple avec deux enfants) de devenir propriétaires d'un logement neuf à des prix maîtrisés. En cas de difficultés financières, le bailleur social garantit le rachat de leur habitation pendant 10 ans. Il garantit également leur relogement dans une location du parc HLM pendant 15 ans. « La garantie de rachat se limite à 10 ans, car au-delà une majeure partie des échéances a été payée. C'est une première pour Habitat de l’Ill, car nous contrôlons très attentivement les capacités financières de nos candidats à l’accession », expose Laurent Kohler, directeur général d’Habitat de l’Ill.

Et la recette fonctionne. À Ecoterra, Véronique Ejnès ne se lasse pas du confort de son trois-pièces de plain-pied : « Le côté respirant de la terre crue et de l’isolation paille me rap- pelle la maison traditionnelle à colombage de mon enfance. Elle était bâtie avec les mêmes matériaux. » Cette conseillère artistique a été parmi les premiers candidats à embarquer dans le projet, trois ans avant sa livraison en 2015.

Elle avait envie de vivre une expérience dans la ville, de s’investir dans un projet partagé. « C’est surtout l’écologie humaine qui me motive », glisse cette femme très impliquée dans la vie du quartier. L’immeuble ayant été conçu pour consommer moins de 65 kWh/m2.an, Véronique se félicite d’avoir réduit son impact sur la planète en abaissant la consommation énergétique de son logement. Au quotidien, la proximité d’un arrêt de tramway lui permet aussi de se passer de voiture et elle valorise ses déchets organiques dans les composteurs collectifs.

L’esprit pionnier de Strasbourg a aidé Habitat de l’Ill à se jeter dans le bain. La Ville encourage en effet l’émergence de projets participatifs depuis plus de 10 ans. « Les valeurs coopératives de notre société tout comme notre volonté de proposer un habitat davantage choisi que subi nous ont incités à soumettre ce projet à la Ville et à son aménageur, dans le cadre de la construction de l’écoquartier », résume Laurent Kohler.

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