Construire vite et mieux, la promesse du modulaire
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Par Maïlys Belliot
Publié le 23 mai 2023
La construction industrialisée et modulaire est une piste envisagée pour répondre au besoin croissant de logements en France et aux nouvelles exigences environnementales. En pleine mutation et expansion, sa forme et ses procédés de fabrication standardisés posent pourtant question.
D’un côté, 4,1 millions de personnes souffrent de mal-logement en France. Parmi elles, plus de 1 million sont privées de domicile personnel. D’un autre côté, le secteur du bâtiment et des travaux publics est encore responsable de 70 % des déchets en France, de 44 % de l’énergie consommée, d'un quart des émissions de CO2 nationales annuelles. L’artificialisation des sols, enfin, s’élève à environ 20 000 ou 30 000 ha par an(1). Indéniablement, il faut bâtir, rénover, surélever, densifier, réutiliser. Or, « nous arrivons au point où les méthodes de construction ne réussiront pas à faire face aux immenses enjeux de notre société », peut-on lire dans La Construction hors-site(2), paru début 2021. Dans la liste des solutions à cette « crise » multiple, l'ouvrage suggère le recours à la construction dite « modulaire ».
En bref, des bâtiments construits « comme des Lego à partir de modules 3D entièrement préconçus, préfabriqués, finis et équipés en usine », décrit le livre. Les planchers hauts et bas sont assemblés aux murs en atelier et les finitions, cloisons, équipements techniques, revêtements intérieurs et extérieurs, voire le mobilier, y sont plus ou moins intégrés. Les modules devant être transportés, leurs dimensions sont conditionnées par des gabarits routiers, soit un maximum de 5 x 18 m. Une fois sur site, ils sont levés à la grue, juxtaposés ou superposés par boulonnage, vissage, scellage, soudage, etc. sur des fondations classiques ou légères, pour édifier des logements, mais aussi des bureaux, des commerces. On parle également de construction « volumétrique » ou « 3D », qui se distingue de la construction « 2D » avec préfabrication d’éléments transportés « à plat » et montés sur site. Si le marché du modulaire est dominé par l’ossature en acier, celle-ci peut aussi être en béton, à base de containers maritimes ou, plus vertueux, en bois, en panneaux de bois massif lamellé-croisé (CLT), voire mixte. Les exigences thermiques sont les mêmes que pour toute construction neuve.
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