Chanvre un isolant vraiment stupéfiant ! Partie 2/3

Les études foisonnent, les expérimentations bouillonnent autour des bétons de chanvre. Le premier immeuble de huit étages a été livré à Boulogne-Billancourt (92) en juin 2021 et Wall-up planche sur deux tours de 50 m. Un matériau atypique poussé par Construire en chanvre (CenC) et officiellement reconnu depuis 2007 par des Règles professionnelles (nouvelle version en 2023). Elles encadrent quatre usages du béton de chanvre : toit, sol, mur et enduit. 

Les matériaux sont les mêmes : un liant (chaux, ciment naturel) et de la chènevotte. Seuls les dosages diffèrent : environ un ballot de chanvre (200 l soit 20 kg) pour un sac de liant (18 à 25 kg) en toiture, deux sacs en mur ou sol et quatre pour un mortier d'enduit. Le béton de chanvre ne s'affaisse pas, est peu sensible aux flux d'air, résiste au feu, aux rongeurs, aux insectes, épouse les irrégularités du support, autorise les formes originales. Il permet même de gérer l'étanchéité à l'air. Mais, là où les isolants habituels ont une conductivité thermique moyenne de 0,040 W/m.K, le du béton de chanvre se situe en général entre 0,056 et 0,07 en toiture (190 à 240 kg/m3 sec), 0,07 et 0,10 en mur et sol (280 à 350 kg/m3). « Plus on pollue le granulat végétal avec un liant minéral, plus son λ chute, explique l'artisan Noé Solsona. La chaux Batichanvre isol de Saint-Astier, validée à moins de 190 kg de liant par m3 en mur et sol, obtient le meilleur λ : 0,067 » et 0,049 en toiture. Le terre-chanvre affiche 0,061 à 210 kg/m3 et 0,089 à 319 kg/m3. « Avec une argile bien collante, on peut descendre à 160 kg/m3 », juge Noé. Présentant un de 0,14 à 0,17 (600 à 700 kg/m3), les enduits ne sont pas des isolants, mais des correcteurs thermiques.