Spécial 25 ans : Vrai/faux des chantiers accompagnés
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Publié le 23 décembre 2025
Avec Arthur Michal, poseur d’isolant biosourcé, et Stéphane Robert, charpentier constructeur paille, entrepreneurs associés dans la coopérative de construction Cabestan (38) et spécialisés dans l’accompagnement à la construction et la rénovation écologiques.

L’accompagnement est une pratique ancestrale
Vrai | SR : « Elle a toujours existé mais elle s’est perdue à partir du XIXe siècle avec l’industrialisation, la professionnalisation des métiers du bâtiment et l’exclusion des non-sachants de l’acte de construire. »
Un artisan ne gagne pas sa vie en pratiquant l’accompagnement
Faux | AM : « Le modèle économique n’est simplement pas le même, chaque moment travaillé est facturé. Dans une entreprise classique, le devis est gratuit et rattrapé sur le chantier. Avec l’accompagnement, je l’intègre à mon modèle économique : c’est un vrai temps d’échange, de conseil et de diagnostic. » | SR : « L’accompagnement représente 80 % de mon activité et la demande est telle que je dois refuser des chantiers. »
L’accompagnement réduit l’exigence du chantier
Faux | AM : « "Faire avec" n’égale pas faire un chantier au rabais. On gagne en qualité d’échange, d’écoute et d’accueil. C’est aussi un gage de réussite. Quand la maîtrise d’ouvrage prend part au chantier, elle est sensibilisée et formée, ce qui garantit la santé future des ouvrages. »
Cette pratique n’est ni structurée, ni définie, en bref chacun fait comme il veut
Vrai et Faux | SR : « Il n’existe ni cadre juridique, ni définition, mais les assurances commencent lentement à accepter cette pratique*. Une des difficultés est la question des accompagnés qui, dans un champ concurrentiel, peuvent être perçus comme du travail dissimulé. » | AM : « Un réseau se structure pour porter la voix des accompagnateurs et définir ensemble les pratiques [pour les harmoniser, ndlr]. En novembre, une première formation centralisant les éparses formations internes des structures a vu le jour à l’Asder. »
*Lire notre enquête dans La Maison écologique n°146.
