Volée de bois vert pour la construction

Question bois sec, Joseph Brihiez, doctorant en anthropologie sur l’usage de bois vert en charpente et diplômé d’un CAP de charpentier, a forgé ses convictions : « Pour garantir qu’une construction soit stable et solide, on entend généralement qu'il n’y aurait que le bois sec et normé. Cela n’est pas si évident lorsqu’on considère les divers systèmes constructifs en bois, notamment les plus anciens. Les travaux d’archéologues du bâti montrent que des charpentes vieilles de plusieurs siècles ont été réalisées avec des bois verts, et c’est ainsi que travaillent nombre de charpentiers aujourd’hui, qui entretiennent ces structures ou construisent en s’inspirant de l’ancien. »

Qu’entendre par « bois vert » ? Le taux d’humidité du bois valant souvent repère est celui spécifié dans les documents normatifs DTU 31.1 pour les charpentes en bois et 31.2 pour les ossatures bois. Ce taux ne doit pas dépasser, à la mise en œuvre, 18 % en moyenne. Pour la menuiserie, on est évidemment plus exigeant puisqu’il faut travailler un bois à moins de 12 % d’humidité. « D’après la norme ISO, acceptée en science du bois, un "bois vert" est un bois qui n’a pas passé le point de saturation des fibres, qui désigne le taux d’humidité pour lequel les cellules du bois ne contiennent plus d’eau libre, mais sont encore saturées en eau liée. Autrement dit, c’est un bois qui a une teneur en humidité généralement supérieure à 30 % », précise Joseph Brihiez. Entre 20 et 30 % d’humidité, on parle de bois pré-séché, puis de bois vert au-delà de 30 %.