Un doublage mural en bloc chaux-chanvre en rénovation

Pour isoler cette ancienne écurie en pierre du 17^e siècle, les propriétaires ont privilégié une isolation par l’intérieur afin de garder la pierre apparente à l’extérieur. Un doublage mural en blocs et béton chaux-chanvre (10 cm, résistance thermique 1,5 m².K.W) a été réalisé par Thibault Leroy, maçon spécialiste du bâti ancien et référent de Glénat rénovation en Sud Touraine. « Il s’agit de blocs préfabriqués constitués de chaux hydraulique et de chènevotte (la tige du chanvre). Cette dernière est chargée en cellules d’air fermées. Elle a un gros pouvoir de régulation hygrothermique, permet un bon déphasage et offre une bonne isolation phonique », précise le maçon.

Bloc et béton… de chanvre

Entre le mur et les blocs, un béton chaux-chanvre est appliqué. Il n’a aucun pouvoir collant, son rôle est d’assurer la continuité des matériaux dans la paroi. Sans lui, il y aurait un vide d’air qui couperait les échanges gazeux et limiterait la régulation hygrothermique, le déphasage et l’inertie. Le béton est appliqué à la main. Cela évite de le tasser et permet d’emprisonner un maximum d’air pour maximiser son action isolante (lambda entre 0,06 et 0,17 W/m.K).

Facile à mettre en œuvre en rénovation, sur pierre, parpaing ou brique existant, cette technique peut être réalisée manuellement. Contrairement à l’isolation en chaux-chanvre projeté, pas besoin de louer un projeteur, ni d’attendre 45 jours de séchage. Qui plus est, « comme on travaille en voie sèche, il n’y a pas besoin de protéger les sols et les plafonds, tout est propre », complète Thibault Leroy.

Les blocs chaux-chanvre peuvent être appliqués sur tous les supports de murs en intérieur. Mais la pierre reste l’idéal pour son intérêt perspirant. La finition en enduit chaux-plâtre et chènevotte ici présentée est une solution prisée
en restauration.