Toilettes sèches et médicaments font-ils bon ménage ?

Partager l'article
Partager sur Twitter
Partager sur Facebook
Partager sur Linkedin

Publié le 23 septembre 2024


Bonjour, peut-on continuer à faire ses besoins dans nos toilettes sèches quand on est sous traitement médical, en cas de prise régulière de la pilule contraceptive, etc. ? Des molécules chimiques ou déséquilibres hormonaux ne risquent-ils pas de se retrouver dans le compost et ainsi nuire aux plantations (fruitiers, potager, fleurs…) sur lesquelles il sera épandu ? Merci d'être toujours aussi attentifs à nos besoins ! Anaïs L.M.

Réponse de Roman Ozanne, technicien habitat et assainissement à l’Écocentre Pierre et terre (32)

Le processus de compostage permet d’hygiéniser les matières et de dégrader les résidus médicamenteux. On peut donc continuer à faire ses besoins dans les toilettes sèches quand on est sous traitement médical. La majorité des produits pharmaceutiques sont des éléments de synthèse, proches ou imitant des substances naturelles. Ainsi, la plupart sont facilement dégradables par des activités microbiennes (Jönsson H., 2004) issues du compostage. Selon la nature de la molécule, celle-ci aura besoin de plus ou moins de temps pour être dégradée. Des études se sont intéressées à la dégradation des molécules pharmaceutiques : lors d’un compostage dit à froid (la majorité des composts de toilettes sèches familiales), il faut 19 semaines pour que les molécules se dégradent (Guérin, 2001).

Il semble bon, enfin, de rappeler les recommandations pour réussir et utiliser son compost :

– Aérer en mélangeant le tas de compost au moins une fois par mois. Cela favorise le développement des micro-organismes et la montée en température ;

– Maintenir le bon taux d’humidité du compost pour maintenir son activité – le compost doit avoir l’aspect d’une éponge essorée lorsqu’on le presse dans la main avec un gant ;

– Former un tas plus haut que large avec les matières améliore la montée en température du compost ;

– Il est recommandé d’attendre entre 18 et 24 mois après le dernier ajout de matières fraîches pour utiliser le compost ;

– En cas de séparation des urines, l'OMS recommande de stocker l'urine avant usage, dans un récipient fermé, pour une durée d'un à six mois selon les cas.

S’inscrire à la newsletter

Recevez par mail nos bons plans, sorties, offres spéciales d'abonnement…

S’abonner au magazine

C’est grâce à vous et aux abonnements que nous continuons à produire du contenu.