Toilettes sans eaux, dans la copro

Dans la petite ville de Dol-de-Bretagne (35), nichée au cœur de la baie du Mont-Saint-Michel, se trouvent, bien vissés autour d’un grand jardin, les quatre bâtiments de l’Ôôôberge, un habitat participatif construit en 2021. Composé de 23 foyers de propriétaires et locataires, il est le fruit de huit ans de conception en partenariat avec la Commune et le bailleur social Émeraude Habitation. Si l’inclusion et l’accessibilité ont été les valeurs phares de ce projet jusqu’à en dessiner les contours, l’écologie y a trouvé une place là où le budget et les contraintes techniques liées à l’accessibilité le permettaient. Isolation en coton recyclé Métisse, enduit terre et, surtout, toilettes sans eau. Une caractéristique remarquable, puisqu’elle place l’Ôôôberge au rang de pionnier français de l’utilisation de toilettes sèches en habitat collectif.

Dans l’appartement de Jean-Pierre et Adeline, les cabinets d’aisance sont installés dans l’entrée, à quelques pas du salon. Une pièce très décorée, dont le papier peint plonge le visiteur dans une forêt luxuriante. Au centre, un trône en PVC blanc accolé à un caisson de bois large d’une cinquantaine de centimètres, sans chasse d’eau, ni copeaux de bois. Il s’agit des toilettes à séparation de matières fabriquées par l’entreprise marseillaise Ecodomeo. Elles fonctionnent grâce un petit tapis roulant interne, incliné vers l’avant, s’activant à l’aide d’un interrupteur. Cette technologie permet aux urines de s’écouler vers l’avant des toilettes, dans des canalisations reliées aux cuves de récupération, tandis que les selles sont tranquillement acheminées vers l’arrière, dans une grande caisse en plastique cachée à l’intérieur du coffrage en peuplier. Garanti sans effluves désagréables, le caisson est équipé d’une VMC qui assèche la matière fécale tout en évacuant les odeurs.