S’adapter au handicap sans rogner sur l’écologie
Pisé, bauge, torchis Planchers et murs chauffants Terre crue Isolation extérieure Laine de mouton Humidité Extension
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Par Maïlys Belliot
Publié le 22 mai 2024
Brullioles dans le Rhône
Marie et Damien avaient commencé les travaux de rénovation depuis plus d’un an quand ils ont appris le handicap de leur jeune fils, Elias. Leur ferme en pisé, à Brullioles, dans le Rhône, est aujourd’hui performante mais surtout accessible pour les personnes à mobilité réduite.
Le corps de ferme est inscrit dans une pente qui procure une belle vue sur les Monts du Lyonnais. Un large chemin pavé descend jusqu’à l’entrée de la maison. Il longe sur la droite la grange en pisé – rénovée et rendue accessible par une rampe – qui sert de cuisine d’été et de garage pour les véhicules, dont un minibus. À gauche se dresse la bâtisse habitée. On la devine en pisé elle aussi sous ses enduits chaux-sable traditionnels tout neufs, avec sa très large porte en bois massif et sa poignée à longue béquille, de près de 40 cm. Celle-ci est plus facilement actionnable par Elias et par Romy, sa très affectueuse chienne d’assistance. Elias a 8 ans et est le fils aîné de Damien et Marie, qui sont aussi parents de Gaston, 3 ans. Leur aîné est atteint de tétraparésie, une paralysie cérébrale. La rampe, la porte, le minibus sont pour son confort et celui de ses parents. « En 2016, on avait commencé les travaux de rénovation depuis plus d’un an quand nous avons appris son handicap, retrace Damien. Tout était posé, les cloisons, les menuiseries… Au début, on ne savait pas encore comment il allait évoluer, nous nous sommes donc adaptés au fur et à mesure. »
Un véritable challenge, quand la ferme en pisé s’élève sur deux niveaux. Marie et Damien, alors sans enfants, craquent pour cette bâtisse en 2015. « La pierre, la terre sont des matériaux qui “vivent”. Nous ne nous sentons pas bien dans le neuf. Et ici, on a adoré la vue et la lumière », se souvient Damien. Malgré les désordres…
Le pisé, qui date ici de près de 500 ans, avait été plusieurs fois recouvert de ciment à l’intérieur comme à l’extérieur. « Le drain qui captait l’eau en amont de la maison avait été bouché. Lors de notre visite avec l’agent immobilier, il y avait une flaque d’eau au sol et de l’humidité dans les murs. » Formé par l’association Oïkos sur l’autorénovation du bâti ancien, Damien était préparé à cette éventualité. « On avait lu beaucoup de choses sur le bioclimatisme et, malgré tout, cette maison avait été bien pensée : posée au bon endroit, bien exposée au sud-est… On savait qu’on pouvait faire mieux avec les techniques connues aujourd’hui : ouvrir le pignon sud-est pour faire entrer la chaleur du soleil d’hiver, assainir en déposant les enduits ciment et en remettant un drain, bien isoler pour moins chauffer et moins rafraîchir. »
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