Riz, épeautre, sarrasin, tournesol, de l'or en balles

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Par Maïlys Belliot

Publié le 16 juillet 2024

15 minutes de lecture


La paille de céréales n’est pas le seul coproduit de l’agriculture apte à isoler les bâtiments. Les balles qui protègent les grains ne sont pas en reste. Utilisées en vrac dans les parois, elles présentent des caractéristiques très intéressantes.

Du champ à l’isolant, il n’y a parfois qu’un pas. En l’occurrence ici, celui du décorticage des céréales. L’enveloppe qui entoure la graine de sarrasin, de tournesol, de riz ou d’épeautre se nomme balle, cosse ou coque. Depuis une dizaine d’années, elle s’immisce dans les parois des bâtiments. Mesurant environ un centimètre de longueur, elle se déverse ou s’insuffle en grande quantité et présente plusieurs avantages. « C’est un matériau biosourcé, local, peu transformé, avec peu d’énergie grise et à un prix très abordable. Les balles sont accessibles aux autoconstructeurs, car il ne faut pas de machine spécifique pour les mettre en œuvre. Enfin, leur performance thermique est loin d'être anodine ! », résume Pierre Duez, charpentier et gérant de la Scop Les Mangeurs de bois à Villard- Saint-Pancrace (05), qui en applique en toiture et en dalle de sol depuis 2015. Et de conclure, gaillard : « La balle, c’est de la balle ! »

La filière est encore très confidentielle, mais elle se structure petit à petit, surtout dans le quart sud-est de la France, sous l’impulsion de Pierre Delot et de son association Bâtir en balles, installée à Apt (84). La structure est née en 2015 d’une rencontre fortuite entre lui, ingénieur de formation qui cherchait à faire avancer l’utilisation de matériaux biosourcés dans le bâtiment, et un décortiqueur de petit épeautre qui voulait vendre ses balles bien nettoyées. Il raconte : « J’ai d’abord entendu parler de balles de riz et j’ai trouvé des rapports d’essais en laboratoire d’un Américain qui en avait utilisé pour isoler sa maison en 2004, ladite “rice hull house’’. » De toutes les balles présentes sur notre territoire, celle de riz est donc la première à avoir été caractérisée. Pierre Delot travaillait dessus quand, en 2018, « la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a défini, dans son schéma régional de biomasse(1), le bâtiment comme l’un des débouchés de la balle de riz. Cela a facilité l’accès à des subventions pour les études, le nettoyage du produit ». Son lambda (coefficient de conductivité thermique : ), est évalué à 0,054 W/m.K et sa résistance thermique (R) à 7 m2.K/W pour une application en plancher de 38 cm d’épaisseur, soit une valeur quasiment identique à la botte de paille.

C’est un matériau biosourcé, local, peu transformé, avec peu d’énergie grise et à un prix très abordable.

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