Rénovation globale ou par étapes ?
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Par Christophe Tréhet
Publié le 4 novembre 2021
Si tous vos travaux ne peuvent être entrepris dans un même chantier, l’approche globale du projet reste une condition sine qua non d'une rénovation performante sur le plan énergétique, saine et économique.
Les fenêtres une année, l’isolation du toit une autre et le reste plus tard. L’expérience montre qu'un chantier « sans approche globale, non coordonné et ne traitant que quelques postes de travaux » permet rarement d’atteindre une performance BBC (80 kWhEP/m².an(1)), signale Camille Julien, du réseau Dorémi. Les « gestes isolés de travaux » n’aboutissent ainsi, estime négaWatt, qu’à moins de 35 % d’économies de chauffage(2), que la hausse du coût de l’énergie efface en quelques années. Contre 75 % pour les rénovations complètes et performantes.
Un bâtiment rénové performant, résume Camille Julien, procède ainsi d’un chantier « qui a traité ces six postes de travaux : isolation des murs, des planchers bas et du toit, remplacement des menuiseries extérieures, ventilation, production de chauffage et eau chaude sanitaire ». Jean-Pierre Legrand, architecte au CAUE du Pas-de-Calais, nuance ce systématisme pour les murs extérieurs, surtout dans l’ouest et le sud-ouest du pays : « Les murs d'un ancien évêché reconverti en bureau(3) n'ont pas pu être isolés par l'extérieur pour des raisons patrimoniales ; ils n'ont été qu'enduits par l'intérieur. Cette non-isolation a été compensée par une isolation renforcée du toit, des sols et des vitrages. Il a divisé sa consommation par quatre (122 kWhEP/m².an). »
L’approche globale évite de se retrouver dans une « impasse de rénovation », reprend Camille Julien : « Une isolation peut être suffisante mais si elle est mal “ raccordée” aux autres postes en termes d’interfaces ou d'interactions, des reprises seront nécessaires, entraînant surcoût et lassitude. » Les interfaces sont « les jonctions physiques assurant l’étanchéité à l’air et la continuité de l’isolation ». L'erreur la plus fréquemment observée, développe Guilian Leroux, de l’Asder, reste « le changement seul des menuiseries extérieures sans anticiper l’articulation avec l’isolation future des murs. Si des volets roulants sont posés dans l’épaisseur du mur, ils occupent en général toute la largeur, ce qui rend impossible le retour d’isolant jusqu’au montant de la menuiserie. D’inévitables ponts thermiques entraînent alors inconfort et surconsommation d’énergie ». Au contraire, « lorsque ces postes sont effectués en même temps avec une pose des fenêtres et du rail de volet au droit intérieur de l'isolant pour une isolation thermique par l'extérieur (ITE), l’isolation est efficace ».
La liaison entre la fenêtre et le mur doit par ailleurs être assurée par un adhésif d’étanchéité à l’air pour éliminer les fuites d’air qui augmentent les besoins de chauffage, créent des risques de pathologies (par condensation dans les parois) et nuisent au bon fonctionnement d’une VMC.
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