Remettre les pieds dans le plâtre

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Par Émilie Veyssié

Publié le 16 septembre 2024

17 minutes de lecture


Prisé en restauration patrimoniale, l’utilisation du plâtre en construction ou en rénovation reste marginale chez les autoconstructeurs comme chez les artisans. Pourtant, ce matériau disponible sans adjuvant pétrochimique, garde de beaux atours.

Utilisé depuis l’Antiquité, mais complètement délaissé à l’ère contemporaine, le plâtre, sous forme de poudre à mélanger à de l’eau, fait pourtant des merveilles. Tantôt brut, tantôt mélangé à de la chaux, du sable ou des pigments, il permet de réaliser des enduits intérieurs et extérieurs, des corrections thermiques, des chapes et même de l’étanchéité à l’air. Un matériau de construction qui n’a finalement rien à envier à la chaux. Perspirant(1), régulateur d’humidité, coupe-feu par nature, il dispose aussi d’une bonne inertie (jusqu’à 1 200 kg/m3 pour un plâtre intérieur).

Réputé peu écologique car souvent disponible dans des formats qui cultivent l’opacité de leur formulation, le plâtre est plus vertueux qu’il n’y paraît. Issu d'une roche sédimentaire, le gypse, largement présente en Île-de-France et en Provence notamment, ce matériau est recyclable à l’infini. Son processus de cuisson à basse température (250°C contre 1 000°C pour la chaux) fait de lui sans conteste un écomatériau.

Sa technicité explique sa discrétion dans l’écoconstruction. « La prise du plâtre peut être extrêmement rapide, le geste doit être très précis et le taux de gâchage maîtrisé [pour la planéité, ndlr]. Ces éléments rendent cette matière relativement inaccessible aux novices », explique Loïc Dollet, maçon du bâti ancien francilien. De plus, les artisans spécialistes du plâtre sont rares, confirme Gilles Alglave, président de Maisons paysannes de France : « Il est très difficile de trouver un maçon plâtrier, car on n’en forme pas assez. C’est devenu un métier d’expert, voire d’art du fait de leur rareté et du manque de transmission. » C’est aussi la perte des savoir-faire et usages du plâtre qui a participé à le faire oublier (lire La Maison écologique n°125). Il est aujourd’hui bien plus utilisé en restauration du patrimoine que chez les particuliers.

Pour les enduits plâtre,une seule passe suffit, même pour une forte épaisseur.

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