Radon : quels sont les risques et les solutions pour s'en protéger ?
Publié le 22 mai 2023
Nous habitons à Moustoir-Ac, petite commune située en Morbihan, au sud-ouest de Locminé, dans une petite maison traditionnelle bretonne, semi-enterrée à l’arrière. Afin de vérifier notre exposition au radon, nous avons acheté un appareil de mesure : le AER de chez Algade. Après des mesures à différents endroits tout l’hiver, nous avons relevé des quantités quasiment toujours supérieures à 400 Bq/m3 et des pics très fréquents à 1 200-1 500 Bq/m3. Nous avons donc quelques questions. À votre connaissance, les mesures de ce type d’appareil sont-elles fiables ? Y a-t-il des risques pour notre santé ? Si oui, quelles sont les conséquences éventuelles ? Quels sont les symptômes éventuels ? Y a-t-il des aides pour d’éventuels travaux ? Que doit-on faire ?
Réponse de Patrick Debaize, coordonnateur radon pour l'association Approche Écohabitat La fiabilité des instruments électroniques est correcte. Par contre, l'interprétation des résultats des mesures doit être relative au matériel et à la durée de pose. Lorsque l'on parle de concentration, il faut avoir en tête que cette mesure doit se faire en période hivernale (de chauffe), durant au moins deux mois et dans une pièce habitée (c'est-àdire chauffée et occupée plus d'une heure par jour) en évitant la cuisine, les sanitaires, caves, etc. Le résultat, exprimé en Bq/m3, doit être issu d'une mesure de ce type afin de pouvoir le comparer ensuite, si nécessaire, après que des travaux auront été entrepris. Lorsqu'on réalise des mesures en continu (c'est le cas des appareils électroniques type AER) en dehors des périodes hivernales, nous obtenons des informations qui ne sont pas du même ordre. En effet, ce type d'appareil lisse les données soit sur dix jours, soit sur trois jours en mode glissant. Dans ce cas, on constate des pointes significatives. Pour autant, la moyenne relevée peut rester assez basse. En général, les pointes d'activité volumique sont plutôt présentes en période nocturne, du fait de plusieurs conditions : météo, peu de mouvements dans l'habitation, défauts d'aération... Donc, si l'on souhaite un bon indicateur permanent, acheter un dosimètre passif à placer l'hiver (en le gardant toujours au même endroit). Une présence significative de radon peut avoir des conséquences sur la santé, c'est vrai. Mais il y a souvent plusieurs types de polluants présents simultanément. Si le radon est un facteur de cancer du poumon, celui-ci ne se déclenche qu'après une longue période d'exposition. Pour autant, améliorer la qualité de l'air de son logement est toujours un véritable enjeu pour chacun de nous. S'il y a des travaux à mener, ils seront à prioriser à partir de la qualité du renouvellement hygiénique de l'air en ayant un air renouvelé de façon permanente dans toutes les pièces. Ensuite, il est bon de rechercher les passages des réseaux (eau, chauffage, électricité, évacuations...) ou les défauts d'étanchéité de la dalle béton susceptibles de faire pénétrer facilement le radon dans les pièces. Si le AER peut avoir une utilisation plus pertinente, ce sera celle-ci : lorsque l'étanchéité d'une gaine ou d'un raccord semble douteux, réinitialiser l'appareil et le placer à proximité immédiate du point douteux. Si la valeur devient forte, cela signifie que l'on a repéré une entrée spécifique du radon. Les aides financières spécifiques au radon transitent par les aides à la pierre de l'Agence nationale d'amélioration de l'habitat (Anah). Le radon fait partie des problématiques de l'insalubrité. Il est intégré aussi aux travaux liés à l'amélioration thermique du logement. Pour autant, ces aides sont liées aux conditions de ressources du foyer. Se renseigner en mairie afin de savoir si une Opération programmée d'amélioration de l'habitat (Opah) peut venir compléter ce dispositif.
Réponse de Patrick Debaize, coordonnateur radon pour l'association Approche Écohabitat La fiabilité des instruments électroniques est correcte. Par contre, l'interprétation des résultats des mesures doit être relative au matériel et à la durée de pose. Lorsque l'on parle de concentration, il faut avoir en tête que cette mesure doit se faire en période hivernale (de chauffe), durant au moins deux mois et dans une pièce habitée (c'est-àdire chauffée et occupée plus d'une heure par jour) en évitant la cuisine, les sanitaires, caves, etc. Le résultat, exprimé en Bq/m3, doit être issu d'une mesure de ce type afin de pouvoir le comparer ensuite, si nécessaire, après que des travaux auront été entrepris. Lorsqu'on réalise des mesures en continu (c'est le cas des appareils électroniques type AER) en dehors des périodes hivernales, nous obtenons des informations qui ne sont pas du même ordre. En effet, ce type d'appareil lisse les données soit sur dix jours, soit sur trois jours en mode glissant. Dans ce cas, on constate des pointes significatives. Pour autant, la moyenne relevée peut rester assez basse. En général, les pointes d'activité volumique sont plutôt présentes en période nocturne, du fait de plusieurs conditions : météo, peu de mouvements dans l'habitation, défauts d'aération... Donc, si l'on souhaite un bon indicateur permanent, acheter un dosimètre passif à placer l'hiver (en le gardant toujours au même endroit). Une présence significative de radon peut avoir des conséquences sur la santé, c'est vrai. Mais il y a souvent plusieurs types de polluants présents simultanément. Si le radon est un facteur de cancer du poumon, celui-ci ne se déclenche qu'après une longue période d'exposition. Pour autant, améliorer la qualité de l'air de son logement est toujours un véritable enjeu pour chacun de nous. S'il y a des travaux à mener, ils seront à prioriser à partir de la qualité du renouvellement hygiénique de l'air en ayant un air renouvelé de façon permanente dans toutes les pièces. Ensuite, il est bon de rechercher les passages des réseaux (eau, chauffage, électricité, évacuations...) ou les défauts d'étanchéité de la dalle béton susceptibles de faire pénétrer facilement le radon dans les pièces. Si le AER peut avoir une utilisation plus pertinente, ce sera celle-ci : lorsque l'étanchéité d'une gaine ou d'un raccord semble douteux, réinitialiser l'appareil et le placer à proximité immédiate du point douteux. Si la valeur devient forte, cela signifie que l'on a repéré une entrée spécifique du radon. Les aides financières spécifiques au radon transitent par les aides à la pierre de l'Agence nationale d'amélioration de l'habitat (Anah). Le radon fait partie des problématiques de l'insalubrité. Il est intégré aussi aux travaux liés à l'amélioration thermique du logement. Pour autant, ces aides sont liées aux conditions de ressources du foyer. Se renseigner en mairie afin de savoir si une Opération programmée d'amélioration de l'habitat (Opah) peut venir compléter ce dispositif.