Quels avis sur la ventilation par insufflation ?
Publié le 22 mai 2023
Je voudrais savoir ce que vous pensez de la ventilation par insufflation. Je n’ai pas souvenir d’avoir lu un article à ce sujet dans La Maison écologique...
Réponse de Julie Barbeillon, rédactrice en chef de La Maison écologique. En France, la ventilation se fait usuellement par balayage, c’est-à-dire que l’air rentre dans les pièces à vivre et est ensuite extrait mécaniquement dans les pièces humides. Ce qui est assez malin, puisqu’on mutualise ainsi les débits de renouvellement d’air entre pièces à vivre et pièces humides ; tous les pays ne font pas comme ça. Dans le cas d’une ventilation simple flux (auto ou hygroréglable), le ventilateur d’extraction met en dépression le logement, ce qui a pour effet de faire entrer de l’air via les bouches d’entrée d’air situées dans les menuiseries des pièces à vivre, avant d’être extrait dans les pièces humides. Dans le cas d’une VMI (ventilation mécanique par insufflation), on met la maison en surpression en insufflant mécaniquement de l’air. C’est une simple flux, mais au lieu d’avoir un ventilateur d’extraction, on a un ventilateur d’insufflation et toutes les pièces doivent avoir des bouches de sortie d’air. Ce système est extrêmement rare. L’air est insufflé à un endroit et toutes les pièces doivent faire sortir l’air. On a donc des débits plus élevés qu’en VMC par extraction et beaucoup moins maîtrisés. Sans compter les risques de mauvais renouvellement par endroit, voire d’inconfort olfactif si les flux sont mal gérés. Néanmoins, tout comme une ventilation double flux, une VMI permet de filtrer l’air entrant – filtre G4 qui stoppe 80 % des pollens et filtre G7 qui se justifie surtout en milieu extérieur très pollué (noter que les particules fines type PM 10 et PM 25 ne sont stoppées par aucun filtre). La mise en surpression peut également être intéressante dans les zones où le gaz radon est présent (LME n° 92, avril-mai 2016). Cela évite d’aspirer le gaz dans le vide sanitaire ou le sol. La VMI nécessite par contre un préchauffage de l’air, soit par batterie électrique (environ 1 000 W quand même !), soit via un puits canadien (réseau de gaines enterrées dans le sol à au moins 1 m de profondeur). Concrètement, la ventilation par insufflation consomme plus d’énergie qu’une VMC simple flux classique et assure difficilement un balayage optimal du logement. À chaque fois qu’elle présente un intérêt (se protéger des pollens, de la pollution, du radon), le passage en VMC double flux semble plus pertinent. Des experts des bâtiments performants conseillent la la VMI en salles blanches pour l’industrie, mais pas pour les logements.
Réponse de Julie Barbeillon, rédactrice en chef de La Maison écologique. En France, la ventilation se fait usuellement par balayage, c’est-à-dire que l’air rentre dans les pièces à vivre et est ensuite extrait mécaniquement dans les pièces humides. Ce qui est assez malin, puisqu’on mutualise ainsi les débits de renouvellement d’air entre pièces à vivre et pièces humides ; tous les pays ne font pas comme ça. Dans le cas d’une ventilation simple flux (auto ou hygroréglable), le ventilateur d’extraction met en dépression le logement, ce qui a pour effet de faire entrer de l’air via les bouches d’entrée d’air situées dans les menuiseries des pièces à vivre, avant d’être extrait dans les pièces humides. Dans le cas d’une VMI (ventilation mécanique par insufflation), on met la maison en surpression en insufflant mécaniquement de l’air. C’est une simple flux, mais au lieu d’avoir un ventilateur d’extraction, on a un ventilateur d’insufflation et toutes les pièces doivent avoir des bouches de sortie d’air. Ce système est extrêmement rare. L’air est insufflé à un endroit et toutes les pièces doivent faire sortir l’air. On a donc des débits plus élevés qu’en VMC par extraction et beaucoup moins maîtrisés. Sans compter les risques de mauvais renouvellement par endroit, voire d’inconfort olfactif si les flux sont mal gérés. Néanmoins, tout comme une ventilation double flux, une VMI permet de filtrer l’air entrant – filtre G4 qui stoppe 80 % des pollens et filtre G7 qui se justifie surtout en milieu extérieur très pollué (noter que les particules fines type PM 10 et PM 25 ne sont stoppées par aucun filtre). La mise en surpression peut également être intéressante dans les zones où le gaz radon est présent (LME n° 92, avril-mai 2016). Cela évite d’aspirer le gaz dans le vide sanitaire ou le sol. La VMI nécessite par contre un préchauffage de l’air, soit par batterie électrique (environ 1 000 W quand même !), soit via un puits canadien (réseau de gaines enterrées dans le sol à au moins 1 m de profondeur). Concrètement, la ventilation par insufflation consomme plus d’énergie qu’une VMC simple flux classique et assure difficilement un balayage optimal du logement. À chaque fois qu’elle présente un intérêt (se protéger des pollens, de la pollution, du radon), le passage en VMC double flux semble plus pertinent. Des experts des bâtiments performants conseillent la la VMI en salles blanches pour l’industrie, mais pas pour les logements.