Pris au liège

Un rapide tour dans un magasin de matériaux écologiques l’illustre immédiatement : le liège s’utilise désormais du sol au plafond et pour des usages diversifiés dans le bâtiment. Ce matériau issu de l'écorce du chêne liège, majoritairement récolté au Portugal et en Espagne, se trouve sous deux formes selon ce à quoi il se destine. De couleur noire, vendu en vrac (granulés) ou sous forme de panneau, le liège expansé est obtenu en chauffant du liège brut à la vapeur à 300°C. « Au cours de ce processus, les particules de liège gonflent, piègent de l’air et s’agglomèrent avec leur propre sève », explique Claudia Radduso, de l’entreprise varoise Lièges Mélior, fabricant historique de produits en liège pour l’industrie et l’isolation. Ce processus aboutit à un matériau moins dense (120 kg/m³) et plus isolant (conductivité thermique  = 0,040 W/m.K) que le liège non chauffé.

Ce dernier, communément nommé « liège naturel », subit un simple ébouillantage. Les morceaux de liège sont ensuite agglomérés au moyen d’un liant pétrochimique ou naturel. Les panneaux ainsi obtenus ont une densité un peu plus importante de 180 kg/m³ et affichent un   très légèrement supérieur (0,042 W/m.K). « Le liège expansé, que l’on fournit en série jusqu’à une épaisseur de 200 mm, est idéal pour l’isolation thermique et phonique, quand le liège aggloméré s’appliquera plutôt pour une isolation phonique, car il a moins d’intérêt thermique », poursuit Claudia Radduso.

Autre différence : contrairement au liège expansé, le liège naturel est un peu sensible (en surface) à l'humidité et s’oriente donc vers une mise en œuvre en intérieur et en conditions non humides. Au-delà du tableau d’affichage connu de tous, il est désormais utilisé pour fabriquer des produits de finition et des accessoires divers comme des luminaires, sous-plats ou sets de table.