Le magazine
La Maison écologique fête ses 20 ans ! Pour fêter dignement ce bel anniversaire l’équipe de la rédaction a souhaité donner la parole aux acteurs sur le terrain. C’est l’occasion de faire le point avec eux sur 20 ans de passion, d’infos et d’astuces pour un habitat sain, écologique et toujours plus résilient afin de réduire notre impact sur l’environnement.
Aujourd’hui nous sommes avec Coralie Garcia du
Réseau Français de la Construction Paille et du
Collectif des filières biosourcées du bâtiment.
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Coralie, pouvez-vous vous présenter ?
Je milite au sein du
RFCP (Réseau Français de la Construction Paille) et je suis co-présidente du
CF2B (Collectif des Filières Biosourcées du Bâtiment) où je représente la filière paille. Nous rassemblons dans ce collectif plusieurs filières de l’écoconstruction : le chanvre, la ouate, la balle de céréale et donc
la paille. Depuis quelques années je mets en place et j’assure le suivi de projets pour développer l’écoconstruction, par exemple autour de la formation, la recherche, les essais de R&D etc.
Quelles sont selon vous les grandes innovations, les grandes avancées techniques qui ont fait et qui font progresser l’habitat écologique ?
Je pense qu’il s’agit d’une tendance de fond. Il y a eu des points marquants, notamment la publication et l’acceptation des règles professionnelles de la construction en paille en 2012. Elles ont permis de passer un cap en permettant à beaucoup plus d’entreprises de proposer ce genre de bâtiments. Aussi, la RT 2012 sert nos filières car plus on demande d’isolation aux logements, plus nos matériaux, déjà très isolants, sont compétitifs. La botte de paille compte 38 cm d’isolant, nous sommes déjà très efficaces. Nous espérons que la future
RE 2020 ira encore plus loin pour faire du bâtiment performant et biosourcé.
Tournons-nous vers demain, comment voyez-vous la maison écologique de demain ?
Je ne vois plus « la » maison écologique, mais plutôt les
habitats partagés, plus ou moins grands, car la maison individuelle c’est un joli rêve mais de plus en plus inaccessible. Je pense donc que cela va évoluer. On arrivera à faire des logements où l’on sera certes nombreux, mais qui seront confortables, agréables à vivre, même en temps de confinement ! On va aller de plus en plus vers ce genre de modèle.
Nous sommes en outre plus soucieux de notre santé et notamment de la qualité de l’air dans nos intérieurs. Ce dernier point va être de plus en plus pris en compte, par les habitants comme par les pouvoirs publics. Également, en France, nous sommes sensibles à l’énergie grise des produits. J’ai l’impression que cet intérêt se retrouve de plus en plus dans nos choix de matériaux : la création et la fin de vie deviennent des critères de choix significatifs. Idéalement il faut tendre vers un mixte entre réemploi, biosourcé, géosourcé, habitat partagé. Mais il existe de nombreux autres bâtiments construits ou rénové par an. Il y a donc là aussi beaucoup de travail à faire et une belle place à prendre pour les matériaux biosourcés.
À l’occasion des 20 ans, avez-vous un mot, un souhait pour l’équipe de la rédaction de La Maison écologique
Je leur dis bravo. Ce n’est pas toujours simple de tenir sur la durée, en se renouvelant, et toujours en phase avec leur public. Ce doit être bien plus qu’un travail, mais une passion pour beaucoup d’entre eux. C’est assez beau de pouvoir vivre de sa passion et quand les gens aiment ce que vous écrivez c’est encore mieux. Personnellement, je les remercie car c’est grâce au magazine
La Maison écologique que je travaille dans ce milieu. Quand j’étais étudiante en IUT Génie civil où on nous enseignait essentiellement le béton armé le magazine m’a ouvert les yeux vers une autre dimension. Cela m’a redonné confiance en l’avenir du bâtiment ! Je leur souhaite donc que cela continue, qu’ils se développent encore. Bravo à tous !