Low-tech Enquête : Produire son gaz de cuisine, la recette de Picojoule
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Publié le 18 juillet 2022
Lorsque la flamme bleue lèche le brûleur de la gazinière de Picojoule, il vient rapidement au nez l’odeur d’un imminent festin.
Ici, pas d'énergie fossile, pas d’extraction ni d’acheminement par gazoduc ou navires méthaniers émettant des gaz à effet de serre (GES). Pas de dépendance à un système économique et géopolitique guerrier(1). Près de Toulouse, cette association au nom inspiré d’une petite unité d’énergie, expérimente la méthanisation domestique. Un processus de transformation, par fermentation, de matières organiques en biogaz. Ce dernier se compose d’environ 60 % de méthane (CH4), bon combustible, de 40 % de CO2, inerte, et d’un peu de sulfure d’hydrogène (H2S). À la fin du processus, reste le digestat – les déchets non transformés en biogaz –, un puissant fertilisant pour le sol. « La méthanisation est un cercle vertueux de la matière », résume Félix Dupuy, ingénieur d’études à l’association.
Adapter le système à notre climat
Chez Picojoule, deux types de méthaniseurs sont testés : continu et discontinu. Le premier « s’alimente quotidiennement avec des épluchures et des restes de repas et produit du gaz tous les jours », explique Félix. D’un côté, le fût est relié à un évier broyeur par lequel transitent les déchets de cuisine. De l’autre côté, le digestat est évacué en sortant naturellement par vase communicant. Le second méthaniseur « se remplit en une fois, avec une grosse quantité de matière plutôt fibreuse, comme le contenu de toilettes sèches, et de l’eau. Il a une courbe de production en cloche de quatre à six mois et s’arrête naturellement. On le vidange, puis on le relance ».
Dans les deux cas, « un fût n'est rempli qu’à 90 % de sa capacité pour laisser 10 % de ciel gazeux où se forme le biogaz ». Une fois produit, le gaz est stocké dans un ballon tampon, puis acheminé jusqu’à la gazinière par une série de...
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