Leur longère est venue à bout de l’humidité
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Par Christophe Tréhet
Publié le 29 octobre 2025
Méautis (50)
Impulsée par un projet d'habitat collectif dans la Manche, la rénovation de ce bâtiment en terre et en pierre a dû faire face à plusieurs défis. Notamment liés à l'humidité du bâti.
Lorsqu'il découvre à Méautis (50) cette longère agricole en pierre calcaire et en bauge, matériau de terre crue présent dans le Cotentin et à l’Est de la Normandie, c’est le coup de cœur pour Laurent Bouyer, salarié d’Enerterre, une association spécialisée dans la rénovation du bâti ancien en terre dans la Manche. Mais la bâtisse est vaste : 350 m2 habitables. Il convie un ami maçon et économiste du bâtiment, fin connaisseur du patrimoine en terre, afin d’évaluer l’état du bien et l’ampleur des travaux à mener. Se dessine alors en 2019 un projet d’acquisition commune, auquel un troisième ménage qui rêvait déjà d'un habitat participatif allait s’associer dans la foulée.
« On s’est retrouvé autour de l’envie de rénover avec un objectif basse consommation, en utilisant des matériaux écologiques et locaux et en favorisant le réemploi », résume Laurent. Tous militants de l’habitat écologique et accessible au plus grand nombre, ils ambitionnent de faire de ce lieu un espace démonstratif, dans des campagnes où les lotissements neufs l’emportent sur la réhabilitation du patrimoine local. De ce bâti occupé par un ancien agriculteur naîtront trois logements de 100, 117 et 120 m2.
Ces épais murs (60-70 cm) ont probablement fait l’objet d’un usage agricole, notamment comme étable. Érigé dans les marais du Cotentin et du Bessin, le bâti a subi divers traitements et négligences inadaptés à la construction en terre dans ce contexte humide : enduits et dalle au ciment (faiblement ouverts à la diffusion de la vapeur d’eau et à l’eau liquide), écoulement des eaux pluviales bouché par endroits et se déversant en pied de mur. La maçonnerie du pignon ouest est très dégradée par les intempéries. Le rétablissement d'une bonne gestion de l’humidité structurera donc le chantier de rénovation. Notamment en « assurant l’étanchéité à l’air côté intérieur du bâtiment et en installant une ventilation double flux, » précise Laurent.
Des billes de schiste expansé locales déconnectent la dalle de la terre tout en laissant l'eau s'évacuer.
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