Les poêles bûches sur des charbons ardents
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Par Aude Richard
Publié le 25 septembre 2025
La nouvelle réglementation européenne pourrait-elle interdire le chauffage au bois ? C’est la rumeur qui s'est abondamment répandue cette année sur Internet. Pourtant, il n’en est rien. Nos experts font la lumière sur ce sujet brûlant.
"Non, le chauffage au bois ne va pas être interdit ! », assurent nos quatre expert·es unanimement. En février-mars, ce sujet a fait couler beaucoup d’encre dans la presse : l’interdiction du chauffage au bois semblant presque inéluctable. Plusieurs médias (La Dépêche, Que choisir…) ont démenti la rumeur. Malgré cela, les ventes de poêles sont en recul et les professionnels du secteur souffrent de cette mauvaise interprétation. Voire réputation. Il est vrai que la Commission européenne planche sur un projet de loi visant à renforcer la norme Ecodesign des appareils de combustion, pour continuer à améliorer leurs rendements, car une combustion incomplète pollue.
Cette norme est obligatoire depuis 2017 pour vendre des chaudières à bois et 2018 pour des poêles à bois dans l’Union européenne. Elle s’applique aux appareils neufs. « Cette norme est revue tous les cinq ans afin de maintenir de bonnes performances aux différents appareils et s’applique également pour l’électroménager », précise Ophélie Dujarric, directrice des affaires publiques de Poujoulat, leader européen de la fumisterie.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est un projet de texte mis en ligne début janvier par la Commission européenne, présentant des exigences très poussées pour 2027, comme un seuil de particules fines de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM 2,5) de moins de 30 mg/Nm3, contre 40 mg/Nm3 aujourd’hui pour les poêles à bûche. Les fabricants y voyaient l’impossibilité de mettre sur le marché de nouveaux appareils. Bruxelles a supprimé ce projet et les discussions devraient s’achever début 2026. « Même si certains points du texte sont à revoir, l’orientation est vertueuse, en cohérence avec les enjeux sanitaires(1) », note Manon Vitel, la spécialiste du chauffage domestique au bois à l'Ademe, Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (établissement public). Ce qui est dans le viseur de la Commission, ce ne sont pas les appareils qui régulent automatiquement leur combustion, comme les chaudières ou les poêles à granulé de bois, mais bien les poêles à bûche.
Un combustible de bonne qualité
L’Ademe recommande 18 mois de séchage minimum, des bûches fendues et écorcées, un taux d’humidité de 23 % maximum*. Gontrand Leyssens a étudié la qualité des bûches densifiées : « Dans l’ensemble, elles sont fabriquées avec la sciure plutôt propre et ne sont pas plus émettrices qu’une bûche classique. C’est leur utilisation à bas régime, en bûche de nuit, qui pose problème. » Pour les granulés de bois, les émissions sont plutôt semblables d’une marque à une autre. « C’est rassurant pour le consommateur », note le chercheur.
*Selon le décret n°2022-446 du 30 mars 2022.
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