Les actus de décembre 2025
Publié le 26 novembre 2025

Panneau solaire à TVA et carbone réduits
ÉNERGIE à partir du 1er octobre, un taux de TVA réduit, de 5,5 % au lieu de 10 ou20 %, s’applique à la livraison et l’installation de panneaux solaires photovoltaïques résidentiels pour une puissance inférieure à 9 kWc. Pour en bénéficier, les panneaux doivent présenter une composition légère en métaux lourds, avoir un système de collecte de données et de pilotage favorisant l’autoconsommation et un bilan carbone inférieur à 530 kgCO2/kWc. Pour Laetitia Brottier, vice-présidente d’Enerplan, le syndicat de l’énergie solaire, ce dernier critère particulièrement ambitieux a pris la filière au dépourvu. « Nous savons le faire en Europe, mais jusqu’à présent personne n’en vendait car le procédé de fabrication très bas carbone rend l’équipement très cher à la vente », explique-t-elle. La TVA à 5,5 % permettra donc d’amortir ce surcoût. Il faudra en revanche attendre le second semestre 2026 « avant approvisionnement normal », prévient la filière qui s’organise.
Tous au nucléaire ?
ÉLECTRICITÉ Leur exclusion volontaire par certains fournisseurs d’électricité en faisait un gage de refus du nucléaire. Les électrons bon marché issus des plus vieilles centrales amorties d’EDF, jusqu’ici vendus aux fournisseurs via le mécanisme de l’Arenh (pour accès régulé à l’électricité nucléaire historique), ne seront plus disponibles en 2026. À partir du 31 décembre, l’Arenh disparait au profit du versement nucléaire universel, dit VNU. Cette redistribution des bénéfices de l’ex-monopole EDF, dont les outils de production ont été en partie financés jusqu’en 2007 par les consommateurs via leur facture d’électricité, ne se fera donc plus via l’achat d’électrons peu chers (un fournisseur adhérant à l’Arenh pouvait acheter ces électrons nucléaires pour limiter les répercussions des variations des prix du marché* sur la facture aux consommateurs). Dorénavant, une réduction sera appliquée directement sur les factures d’électricité des consommateurs dès que les ventes d’EDF bénéficieront d’une hausse du prix de l’électricité sur le marché de gros.
*EDF avait l’obligation de céder une partie de sa production nucléaire aux fournisseurs adhérents à un prix régulé de 42 €/MWh, dans la limite de 100 TWh par an.
Alerte sur les conseils en architecture
ACCOMPAGNEMENT La fédération nationale des Conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) dénonce une situation « extrêmement préoccupante » et la « disparition amorcée » de ces structures conseillant gratuitement collectivités et parfois citoyens. En cause : les défauts de collecte de la taxe d’aménagement qui les finance à 80 % en moyenne. En octobre, alors que plusieurs CAUE ont déclenché des licenciements, celui de la Manche a été placé en liquidation judiciaire.
Vers plus de clarté pour l’électrohypersensibilité
ONDES En mai dernier, l’unité U1296 de l’Institut de la santé et de la recherche médicale a publié une étude financée par l’Agence nationale de santé (Anses), constituant une avancée importante dans la caractérisation biologique de l’électrohypersensibilité. « Pour la première fois, nous avons réalisé une étude sur des cellules et non sur des personnes », explique Nicolas Foray, directeur de l’unité de recherche. Pour le moment, les expériences utilisant l’exposition aux rayons X ont montré que les cellules des personnes se déclarant électrohypersensibles présentent des défauts de réparation de l'ADN. Autre mise en lumière : le terme électrosensibilité cacherait deux profils biologiques distincts. Pour le premier, la dégradation de la réparation des cellules est proportionnelle au niveau d’exposition tandis que pour le second, la dégradation demeure identique quel que soit le niveau d’exposition. Les expériences à venir devraient permettre d’étudier le comportement des cellules face aux ondes (radar, 5G…) et de mieux comprendre si cette maladie est plutôt génétique ou si elle se développe avec l’exposition aux ondes « chez des personnes déjà prédisposées », indique Nicolas Foray.

Un filtre à eau en argile
FILTRATION Le système de filtration de l’eau du robinet du fabricant guatémaltèque Ecofiltro est dorénavant proposé dans une fontaine fabriquée en Espagne par Ecofiltro Europe. Popularisés en 2021 par le Low-tech lab lors de son épopée Nomade des mers, ces filtres à la forme d’un pot de fleur sont fabriqués en argile et sciure de bois. L’intérieur est verni d’une fine couche d’argent colloïdal. Ces fontaines sont disponibles à la vente en ligne (144 € en format 5 l et 240 € pour 20 l).
Encore un coup de pouce pour les PAC
CHAUFFAGE Le montant des certificats d’économie d’énergie (CEE) pour les pompes à chaleurs (PAC) air/eau, eau/eau et sol/eau remplaçant un chauffage au gaz ou au fioul dans une résidence principale est multiplié par cinq depuis le 1er octobre. Le montant de l’aide est calculé en fonction de la surface chauffée, du mode d’installation (chauffage avec ou sans eau chaude sanitaire) et de son rendement via l’efficacité thermique annuelle saisonnière (Etas). Compter environ 15 % d’aide en plus si l’Etas dépasse 140 % et encore 10 % supplémentaires s’il est supérieur à 170 %. Un bonus de 20 % est aussi prévu pour les habitants du nord et de l’est de la France et un malus de 30 % pour le bassin méditerranéen. Au total, le coup de pouce peut atteindre 700 à 9 500 € en fonction des critères. Il est cumulable avec MaPrimeRénov’ dans la limite de 10 800 € au total.
Enfin une subvention pour rénover en participatif
AIDES Depuis le 1er octobre et pour minimum cinq ans, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) ouvre les aides à la rénovation énergétique aux habitats participatifs de 3 à 25 logements, quel que soit leur statut juridique. À cheval entre individuel et collectif, l’habitat participatif peinait jusqu’à présent à cocher les cases des subventions à la réhabilitation. Cette aide allant jusqu’à 45 % du coût des travaux (plafond de 70 000 € par logement) est octroyée selon de nombreux critères : viser les classes A à D du DPE, se situer dans des zones particulières d’opération d’amélioration de l’habitat privé, garantir une mixité sociale… Toutes ces informations sont à retrouver sur le site d’Habitat participatif France, y compris le formulaire de candidature à envoyer à votre interlocuteur local de l’Anah.

Le chaume fait son come-back
TOITURE En janvier 2026 débute un certificat de qualification professionnelle Couvreur chaumier. Ce type de formation avait disparu en France depuis plus de dix ans. Elle se déroulera en alternance sur 11 mois au BTP CFA de Saint-Brévin-les-Pins (44). Que vous soyez déjà couvreur ou débutant, vous avez jusqu’à début janvier pour candidater. De son côté, le parc naturel régional de Brière lance une campagne de prélèvement national sur les toitures en chaume. Les analyses fongiques et chimiques serviront à alimenter la rédaction des futures règles professionnelles. Les candidatures ouvertes jusqu’en 2027 sont à adresser à
g.deguilhem@parc-naturel-briere.fr
Une pétition à 1 million pour la rénovation
ACTION Ouverte à signature jusqu’au 31 janvier 2026, l’initiative citoyenne « House Europe » qui demande « une législation européenne visant à rendre la rénovation et la transformation plus faciles, plus abordables et plus sociales » a reçu, par la voix de l’architecte Dominique Gauzin-Müller, le soutien du mouvement français de la Frugalité. À l'heure où nous bouclons ce magazine, la pétition compte 47 500 signatures sur le million attendu. Et bientôt la vôtre ?
La pétition : https://eci.ec.europa.eu/052/public

Argiles gonflantes, le sujet enfle
FONDATIONS Pour son programme Safe RGA, financé par l’agence pour la transition (Ademe) dans le cadre des projets France 2030, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) cherche une dizaine de maisons fortement exposées aux risques de retraits et gonflements d’argile (RGA), mais non impactées. Après la réalisation d’un diagnostic, l’objectif est d’agir sur l’environnement proche, notamment la gestion de l’eau, et sur la végétation pour limiter les mouvements du terrain et protéger le bâti. Après les travaux réalisés aux frais du programme, les comportements du sol et des maisons seront étudiés sur une durée de trois ans. Pour en savoir plus sur les critères de sélection, écrire à aqc@qualiteconstruction.com
(objet « SafeRGA-MI ») jusqu’à mi-décembre. Au même moment, l’État lance une subvention réservée aux foyers modestes pour faire face aux RGA, dans 11 départements pilotes (Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Dordogne, Gers, Indre, Lot-et-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Nord, Puy-de-Dôme, Tarn et Tarn-et-Garonne). En fonction des revenus du ménage, elle finance jusqu'à 90 % d’un diagnostic de vulnérabilité de résidences principales fortement exposées aux RGA, et 80 % des travaux extérieurs de sécurisation qui en découleront, le tout plafonné à 14 400 €. Dossiers à déposer sur www.demarches-simplifiees.fr/commencer/fonds-de-prevention-argile-eligibilite
