Les actus d'octobre 2025
Publié le 25 septembre 2025
Au pays du solaire levant
Photovoltaïque Votée en 2022, l’obligation d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments neufs à Tokyo, qui vise la neutralité carbone d’ici 2050, est entrée en vigueur depuis avril pour les constructions du tertiaire et les habitations si elles sont construites par de grands promoteurs immobiliers (50 % du parc bâti neuf annuel). Déjà actée à Kawazaki, la règle dispense les bâtis mal exposés. En 2022, le solaire représente 9,2 % de la production totale d’électricité au pays du soleil levant, loin derrière le gaz naturel (32 %) et le charbon (28 %).
Air domestique en progrès
Santé L’Observatoire de la qualité de l’environnement intérieur a publié le 10 juillet les résultats de sa nouvelle enquête nationale pour les logements. La campagne, intégrant mesures in situ et questionnaires, visant 170 polluants a été réalisée dans 571 habitations en France hexagonale entre 2020 et 2023. Elle souligne une amélioration de l’air intérieur ces 20 dernières années. Le radon, les formaldéhydes, le dioxyde d'azote et le benzène restent malgré tout présents dans 2 à 8 % des logements. Plus préoccupant, 70 % des habitations dépassent le seuil de 10 µg/m3 de PM2,5 (particules fines) fixé par le Haut conseil de la santé publique. Parmi elles, 16 % franchissent le seuil de 50 µg/m3, une valeur critique demandant une prompte amélioration.
Un isolant 100 % laine de brebis aveyronnais
isolant Du neuf dans la laine ovine. La filature Colbert, installée à Camarès (12), vient d’obtenir une appréciation technique d’expérimentation pour son nouvel isolant 100 % laine de brebis Isolaina. Octroyée par le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), ce sésame lui ouvre la voie de l’assurabilité décennale des chantiers. Disponible en rouleau de 120 x 250 x 17 cm, sa résistance thermique est de 4,59 m2.K/W. Lavée, traitée antimites, puis à l’huile minérale comme un textile synthétique, la laine provient exclusivement de brebis de race Lacaune, élevées dans le Tarn, l’Aude, l’Hérault, le Gard, la Lozère et l’Aveyron. L’isolant est vendu par la filature (dégressif selon volumes dès 26,64 € HT/m2..
Quant au fabricant Terre de laine, depuis cet été quatre de ses isolants en laine de mouton du massif central (rouleau, rouleau dense, vrac et feutre) disposent d'une fiche de déclaration environnementale et sanitaire sur la base de Inies. Bêê dis donc !
Faciliter l’autoconsommation collective
solaire Enogrid, fournisseur de services spécialisé dans l’autoconsommation collective d'électricité photovoltaïque, lance deux nouveautés à l’été 2025. La plateforme logicielle Mon énergie collective qui met en relation producteurs et consommateurs permet à présent d’accompagner les porteurs de projets dans leurs démarches administratives : création d’association, signature électronique de contrat de consommation, etc. Tarif : 70 €/consommateur (dégressif à partir de 10 consommateurs). Les porteurs pourront même déléguer entièrement la gestion de leur projet grâce à la nouvelle filiale Ici et là énergie, lancée en collaboration avec See You Sun. En fonction des projets, compter 10 à 15 € par MWh.
L’argile déclare sa flamme
Matériau Les briques de terre crue stabilisée (3 % de chaux) Argitech + fabriquées par Argilus viennent d’obtenir deux certifications du CSTB : un classement européen A1 en réaction au feu et un classement EI 60 en résistance au feu. Si l’argile a par essence une bonne réaction au feu, « cela va nous permettre de rassurer et d’aller plus facilement vers des chantiers du marché public et d’ERP [établissement recevant du public, ndlr] », explique Didier Cassin, directeur commercial d’Argilus. Ces briques destinées aux finitions ou cloisons intérieures sont disponibles dans les magasins d’écomatériaux. Compter 2,50 € HT pour une brique de 9 x 15 x 30 cm ou 170 € HT/m2 fourni et posé et 1,66 € HT pour une brique de 6 x 11 x 22 cm ou 190 € HT/m2 fourni et posé.
Mirage énergétique via DPE instable
Réglementation Le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire, le cep (incluant les pertes notamment liées à son transport) va passer de 2,3 à 1,9 le 1er janvier 2026, entérine un arrêté paru au Journal officiel le 26 août. Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) qui se base sur ce Cep considérera donc qu'un logement chauffé à l’électricité consomme désormais moins d'énergie (mais toujours plus qu'avec les autres sources d'énergie dont le Cep est de 1). à cette illusion de décarboner les bâtis, les professionnels du bâtiment répondent que ce changement sortira artificiellement 850 000 logements du statut de passoire thermique sans que soient réalisés aucun travaux de rénovation énergétique. Pour les propriétaires, locataires et acheteurs, ni le confort ni les factures ne seront améliorés malgré une étiquette mieux classée.
Batizoom, le secteur du bâti à la loupe
Data Un quizz « bâtiment » pour la rentrée ? En 2024, la part de la rénovation énergétique a atteint 15 % du chiffre d’affaires du bâtiment. En 2021, seulement 13 % des salarié·es du bâtiment en France sont des femmes. Et en 2020, la palme du défaut grave de confort le plus répandu dans le résidentiel revient aux fenêtres et baies vitrées dont la mauvaise étanchéité laisse anormalement passer l’air, particulièrement dans les logements sociaux. Depuis avril 2025, des myriades de données sont dorénavant disponibles sur batizoom.ademe.fr,
la plateforme interactive de l’Agence de la transition (Ademe) pour rendre public et suivre l’évolution de la transition écologique dans le secteur du bâtiment. Quant au pourcentage des isolants biosourcés utilisés par le secteur en 2024, le site affiche un petit 11 %. On a hâte de le voir grimper.
Podium mondial des architectures écolo
GRAND PRIX Bâtie manuellement à base de paille et de terre, l’extension du centre médical de Kaya, au Burkina Faso, est l’un des cinq projets récompensés par le jury du Materia award 2025. Pour cette quatrième édition, le palmarès qui met en valeur depuis 2016 des architectures contemporaines bio ou géosourcées exemplaires inclue des bâtiments construits en terre, en fibre végétale et en pierre. Érigé de 2016 à 2021, ce bâti est un modèle de sobriété, tant dans le mode constructif que dans la confection des matières premières. Sur le podium à cinq marches trônent aussi un restaurant scolaire en pierre et pisé, une maison de ville rénovée en bétons de terre variés, des logements sociaux à la toiture inspirée de la voûte et une halle ouverte en terre et toit de bambou. Enthousiasmant.
36%
C'est le taux d'économies d’énergie réelles atteint, s'il est comparé aux économies théoriques préalablement estimées via le diagnostic de performance énergétique (DPE) actuel pour des maisons individuelles déjà chauffées à l'électricité avant rénovation. Loin de montrer l’inefficacité de la rénovation énergétique, ce chiffre rappelle le moindre impact des rénovations monogestes ou de faible ampleur, très majoritaires dans l'échantillon du rapport de l'Insee dédié à l'impact de l'isolation thermique sur la consommation d'énergie résidentielle paru en juillet. Autres pistes envisagées pour expliquer ce faible taux : la qualité effective des travaux et un potentiel effet rebond dans les comportements domestiques.
Ça dégaze pour les ballons d’eau chaude
Recyclage Deux premières unités de recyclage de ballons d’eau chaude ont été inaugurées depuis le mois de mai. Quatre autres le seront d’ici fin 2026. Après sept années de tentatives, l’éco-organisme Ecosystem a enfin validé un procédé de capture des gaz fluorés contenus dans les mousses isolantes de ces équipements dont le volume est évalué à environ 16 millions de pièces en France. Ces gaz à effet de serre sont connus pour participer fortement au réchauffement climatique et à la destruction de la couche d’ozone. Si les modèles construits depuis 15 ans ne cochent plus ses funestes cases, leur dégazage participe en revanche activement à la formation d’ozone dans la partie basse de l’atmosphère. Une pollution réputée nuisible à la qualité de l’air et à l’agriculture.
Une fiche guide pour éviter la surchauffe des combles
Isolation Conjugons sobriété foncière et énergétique. Pour limiter les surchauffes quand on aménage des combles, le Cercle Promodul, l’institut pour la transition énergétique dans le bâtiment Inef4 et l’Association Promotoit ont édité une fiche technique reprenant chaque étape de conception : apport d’inertie au sol, résistance thermique minimum, ventilation naturelle et mécanique, complexe de toiture. Ce guide s’adresse autant aux particuliers qu’aux professionnels. À découvrir sur link.infini.fr/G7bXmUSq