Le négoce voit vert

Et un engagement indéfectible pour l’écoconstruction.

Passée une petite route d’accès se dessine une grande construction dans la plaine bordée d’arbres. Devant elle, un camion de livraison affiche un logo : une ammonite dont la couleur orangée rappelle la terre cuite. Pour Peter Steen, gérant du négoce Matériaux naturels des Flandres, cette ammonite évoque la longévité dans le temps et prouve que « la nature peut construire des choses durables ». Pour preuve, 20 ans après la création de son premier magasin en Belgique, Peter Steen et son équipe ont appliqué à leurs nouveaux locaux, construits en 2015, les conseils qu’ils donnent à leur clientèle en matière d’écoconstruction.

Le bâtiment de 1 600 m² est réparti en deux espaces distincts. Un espace de stockage non chauffé de 1 215 m² et un showroom chauffé de 385 m². La luminosité naturelle de celui-ci frappe, en contraste du temps maussade extérieur, grâce à 21 huisseries à triple vitrage réalisées par un artisan local et posées en façade. Pour réduire le coût d’achat, elles ont toutes la même taille et seules trois sont ouvrantes. « Nous voulions prouver qu'il était possible de construire un bâtiment en écoconstruction avec des matériaux naturels pour un prix convenable », affirme le gérant pour résumer sa démarche.

Bois massif et blocs de chanvre

La charpente industrielle en bois massif (chêne et pin) a été réalisée et posée par l’entreprise Roiné (35), spécialisée dans la construction bois appliquée aux bâtiments professionnels type hangar agricole. Terrassements, électricité et plomberie ont été réalisés par des artisans locaux. Peter Steen, aidé par trois amis, s’est chargé du reste du chantier.

Pour les murs du volume chauffé, il a opté pour le chanvre (2 blocs de 20 cm, Chanvribloc) apportant une résistance thermique (R) de 5,6 m².K/W. Le sol est également isolé avec des blocs de chanvre de 15 cm couvert d'une chape anhydrite, choisie pour sa résistance aux chocs. Le plafond est isolé en ouate de cellulose insufflée (marque IQ3).

Le toit du bâtiment est couvert de plaques ondulées en fibrociment, « un compromis pour tenir le budget serré », justifie le gérant (500 000 € TTC de travaux) en 2014. Parce qu’aucune alternative écologique n’a été trouvée pour résister au passage fréquent des camions et aux manœuvres des chariots élévateurs, le sol du dépôt est en béton de ciment. Les murs de cet espace de stockage sont composés d’un muret en briques de terre cuite (fabriquées à moins de 30 km aux Briqueteries de Ploegsteert en Belgique), avec une finition bardée en épicéa.