Le bois à l’épreuve du climat futur 3/4
Isolants riz, maïs, tournesol, balles de céréales Bioclimatisme Confort thermique (dont estival) Puits canadien Ventilation (dont double flux)
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Par Aurélie Cheyssial
Publié le 22 mai 2024
Comptant parmi les symboles de la construction écologique, les bâtiments en bois doivent redoubler d’efforts pour compenser la faible inertie de ce matériau et maîtriser ainsi leur confort d’été.
Plus l’inertie d’un bâtiment est importante, plus il est facile de conserver un logement frais en plein été. Cela ne signifie pas pour autant qu’une maison en bois, matériau apportant peu d’inertie, soit nécessairement inconfortable lors de la saison estivale. Ces bâtiments sont simplement plus « nerveux » et demandent une gestion particulièrement fine des apports de chaleur.
Bien isolée, étanche à l’air et protégée des apports solaires directs, une maison bois performante monte doucement en température durant la journée. Elle atteint un pic en soirée lorsque les calories, avec le déphasage, arrivent à l’intérieur du logement. Elle se rafraîchit ensuite très rapidement grâce à l’aération nocturne, afin d’entamer un nouveau cycle. Les isolants biosourcés les plus lourds y ont leur place, car ils diffèrent au maximum l’entrée de l’onde de chaleur grâce à leur déphasage (voir chapitre sur le déphasage p. 43).
L’inconfort peut néanmoins se faire sentir en période de canicule, puisque la faible différence de température entre le jour et la nuit perturbe son fonctionnement. « Les outils de simulation actuels montrent clairement que l’inertie améliore le confort d’été. En revanche, elle a moins d’impact si l’on se projette sur les climats estimés de 2050 pour des zones climatiques plus sensibles. En effet, lorsque la canicule se prolonge, les modes constructifs classiques de type béton ou brique ne sont pas plus avantagés que la maison bois », détaille David Lebannier, thermicien, responsable de l’activité conseil du pôle construction du bureau d'études thermiques Pouget Consultants, qui a réalisé le guide Confort d’été des constructions bois en RE2020.
Confort d’été : que dit la réglementation ?
Le confort d’été est intégré dans la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) par le biais de deux indicateurs. L’indicateur Bbio qualifie la qualité de la conception bioclimatique du bâtiment. Il prend en considération les besoins de chauffage, de refroidissement et d’éclairage du projet. Contrairement aux anciennes réglementations, les besoins de froid sont systématiquement pris en compte. Un nouvel indicateur Degrés-heures (ou DH) exprime ainsi la durée et l’intensité des périodes d’inconfort estivales d’un bâtiment sur une année (1 250 à 1 850 DH). Différents leviers, comme la conception bioclimatique, les protections solaires, les brasseurs d’air influencent directement cet indicateur. La température repère de confort d’été est estimée dans la RE2020 à 26°C la nuit et 28°C en journée.
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