Laine minérale et humidité font-elles bon ménage ?
Publié le 22 mai 2023
Je cherche un document appuyant le fait qu'il ne faille pas laisser les laines minérales prendre la pluie sur chantier. On m'y oppose sans cesse que, d'après la Filmm, elles n'absorbent pas l'eau et qu'il suffit de les laisser sécher pour qu'elles retrouvent leurs caractéristiques thermiques. J'aimerais trouver des tests techniques sans ambiguïté qui confirment (ou non) ces dires et qui statuent sur le fait qu'un bardage ventilé permet (ou non) le séchage d'un isolant posé mouillé...
Réponse de Samuel Courgey, formateur et auteur d'ouvrages de référence. Expert Bâtiment et Environnement, spécialiste des éco-matériaux et de la rénovation, particulièrement du bâti ancien. Les laines minérales sont effectivement imputrescibles et non hydrophiles, ce qui les rend peu sensibles à l'eau. Elles sont par ailleurs non capillaires, ce qui, dans certains cas, est également un avantage. En revanche, excepté les produits très denses, elles se tassent lorsqu'elles prennent réellement l'eau et, vu qu'elles ne retrouvent pas leur volume originel (elles sont dites non résilientes), elles perdent de leur pouvoir isolant. Par exemple, 20 cm de laine de verre tassée de moitié isoleront comme 10 cm d'une laine de verre, par ailleurs devenue moins isolante au cm. C’est donc au final une isolation divisée par plus de deux. C'est le cas, par exemple, lors d'un dégât des eaux ou lorsque, non protégées, elles prennent une forte pluie. S'il existe des données qui renseignent les caractéristiques mentionnées ci-dessus (imputrescibilité...), la fragilité repérée ici ne fait pas, à ma connaissance, l'objet de publication spécifique. J'ai souvent posé la question et on me répond généralement par un « Circulez y'a rien à voir ! ». Il faut également savoir que mettre en oeuvre des isolants humides fait courir un risque de dégradation aux matériaux contiguës et ils sont nombreux à être sensibles à l'eau. L'ensemble de ces éléments explique pourquoi, dans les règles de mise en oeuvre (norme, DTU, CPT...), il est régulièrement rappelé le besoin d'avoir des matériaux secs avec, entre autres préoccupations, de les protéger de la pluie lors de leur stockage. Ce point vient par exemple d'être cité dans un document de l'Agence Qualité Construction, organisme qui travaille à limiter les sinistres dans le bâtiment (www. qualiteconstruction.com/observation/rexbatimentsperformants- risques.html). Dernier élément : la laine minérale, bien que non putrescible, peut, comme la quasi totalité des matériaux, être support de moisissure. C'est un élément complémentaire qui invite à la prudence.
Réponse de Samuel Courgey, formateur et auteur d'ouvrages de référence. Expert Bâtiment et Environnement, spécialiste des éco-matériaux et de la rénovation, particulièrement du bâti ancien. Les laines minérales sont effectivement imputrescibles et non hydrophiles, ce qui les rend peu sensibles à l'eau. Elles sont par ailleurs non capillaires, ce qui, dans certains cas, est également un avantage. En revanche, excepté les produits très denses, elles se tassent lorsqu'elles prennent réellement l'eau et, vu qu'elles ne retrouvent pas leur volume originel (elles sont dites non résilientes), elles perdent de leur pouvoir isolant. Par exemple, 20 cm de laine de verre tassée de moitié isoleront comme 10 cm d'une laine de verre, par ailleurs devenue moins isolante au cm. C’est donc au final une isolation divisée par plus de deux. C'est le cas, par exemple, lors d'un dégât des eaux ou lorsque, non protégées, elles prennent une forte pluie. S'il existe des données qui renseignent les caractéristiques mentionnées ci-dessus (imputrescibilité...), la fragilité repérée ici ne fait pas, à ma connaissance, l'objet de publication spécifique. J'ai souvent posé la question et on me répond généralement par un « Circulez y'a rien à voir ! ». Il faut également savoir que mettre en oeuvre des isolants humides fait courir un risque de dégradation aux matériaux contiguës et ils sont nombreux à être sensibles à l'eau. L'ensemble de ces éléments explique pourquoi, dans les règles de mise en oeuvre (norme, DTU, CPT...), il est régulièrement rappelé le besoin d'avoir des matériaux secs avec, entre autres préoccupations, de les protéger de la pluie lors de leur stockage. Ce point vient par exemple d'être cité dans un document de l'Agence Qualité Construction, organisme qui travaille à limiter les sinistres dans le bâtiment (www. qualiteconstruction.com/observation/rexbatimentsperformants- risques.html). Dernier élément : la laine minérale, bien que non putrescible, peut, comme la quasi totalité des matériaux, être support de moisissure. C'est un élément complémentaire qui invite à la prudence.