Jumelles, biosourcées et passives

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Par Virginie Jourdan, Photos Ivan Lainville

Publié le 14 novembre 2024

8 minutes de lecture


Crest (26)

En utilisant du bois, de la terre et de la paille, relevés d’une bonne dose de génie, Tom, Justine, Antoine et Marion ont bâti leurs maisons « idéales » ensemble et atteint le niveau passif.

Dans le bourg de Crest (26), leurs maisons mitoyennes aux enduits clairs et au toit monopan en bac acier orienté sud arborent leurs volets verts et bleus au-milieu d’une zone pavillonnaire quadragénaire, depuis 2022. Sous la couverture commune, l’émulation et l’enthousiasme partagés de Tom, ingénieur thermicien, et d’Antoine, aujourd’hui dirigeant d’une entreprise artisanale du domaine de la construction, ont donné naissance à deux maisons passives. À l’ouest, celle habitée par Antoine, Marion et leurs enfants de 4 ans et de 18 mois. À l’est, Tom et Justine vivent avec leurs trois enfants de 9, 7 et 5 ans.

« Nous sommes amis. Nous avons envisagé un chantier commun de rénovation. Mais le coût combiné de l’achat et des travaux s’est avéré trop élevé », se rappelle Tom. L’opportunité d’acheter un terrain au cœur de cette zone urbanisée de 8 500 habitants les embarque dans un nouveau projet. Situé à 400 m de l’école, 700 m du collège et 1 km du centre-ville et de son cinéma, il est une promesse de déplacements doux et d'un recours réduit à l’automobile. « Écologiquement, c’est dans les bourgs qu’il faut densifier. Et nos envies se rejoignaient : une maison en bois, terre et paille pour son bon bilan écologique et sa performance thermique, même si la mise en œuvre est chronophage, et une architecture au plus simple pour pouvoir mettre notre énergie dans la qualité plutôt que dans la complexité », retrace Antoine.

Tous deux passionnés par les techniques de construction et les moyens d’atteindre la performance énergétique, ils s’attèlent à sélectionner les solutions techniques pour « trouver un optimum technico-économique, c’est-à-dire une consommation d’énergie négligeable en eau chaude, chauffage, électricité et lumière tout en tenant les coûts de construction », s’entendent-ils. Avec leurs conjointes, ils dessinent les plans courant 2020. L’année suivante, les travaux démarrent pour s'achever un an plus tard. « J’avais quelques notions en écoconstruction, car mon conjoint travaille dans le secteur, et nous avons aussi aidé plusieurs amis à rénover leur maison. Nos logements sont un archétype bioclimatique : un bloc compact, de grandes ouvertures dans le salon au sud, un garage au nord », résume Marion. « Et plutôt que de bâtir chacun la nôtre de notre côté, nous les avons bâties mitoyennes pour enlever un mur déperditif, ne pas avoir de vis-à-vis et pouvoir mutualiser des équipements, comme notre cuve de récupération d’eau de pluie, les interventions des professionnels, les chantiers et le jardin », note Antoine.

Nous avons réalisé quatre dalles : une pour chaque maison et une pour chaque garage.

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