Isolation et déphasage thermique
Publié le 22 mai 2023
La maison que je m’apprête à rénover dispose à l’étage de 100 m2 de combles perdus et d’une pièce de 12 m2 (un « caisson » posé dedans et non sous rampants). Je pensais isoler cette dernière avec des panneaux de fibre de bois pour bénéficier d’un meilleur déphasage thermique et ainsi éviter les surchauffes en été. Mais mon distributeur d’écomatériaux me dit que sous nos climats (j’habite dans le nord de la Loire-Atlantique), des panneaux de laine de lin, chanvre et coton suffiraient et que la fibre de bois pourrait même induire un effet négatif : elle n’aurait pas le temps de relarguer vers l’extérieur pendant la nuit toute la chaleur emmagasinée durant la journée. Je ne sais donc plus à quel saint matériau me vouer !
Réponse de Franck Janin, du bureau d’études thermiques Héliasol. La question du déphasage revient très fréquemment. Ce phénomène existe, mais il faut relativiser son importance. De mon point de vue, vous avez raison de vous méfier d’un possible effet négatif, de ne pas arriver à évacuer la chaleur la nuit. Dès lors que l’on isole beaucoup, le flux de chaleur est très faible, entre 50 et 100 W, selon estimation (voir ci-dessous). Ceci est du même ordre que la chaleur dissipée par la personne qui est dans la pièce (80 W en général) et bien inférieur à ce qui peut rentrer comme chaleur venant d’une fenêtre (sans aucun déphasage). Donc, plutôt que de se focaliser sur le déphasage, ne vaut-il pas mieux : 1. isoler plus ; 2. protéger les fenêtres par des occultations extérieures ; 3. mettre des matériaux « lourds » comme de la terre crue, de la brique ou un enduit côté intérieur de la pièce, pour stocker en journée l’excédent de chaleur qui arrive ; 4. prévoir une ventilation nocturne naturelle pour faire ressortir la chaleur qui est forcément rentrée dans la journée ? Ceci devrait suffire en Loire-Atlantique, sauf si vous êtes dans un îlot de chaleur. Calculs grossiers : si la pièce fait 12 m² = 3 m x 4 m, cela fait un périmètre de 14 m, soit environ 35 m² de mur et 12 m² de plafond, que j’arrondis à 50 m². S’il fait 10 °C de plus dehors (35 °C) par rapport à dedans (25 °C) et que l’isolation présente une résistance thermique R = 10 (U = 0,1), alors le flux est de 50 m² x 10 °C x 0,1, soit 50 W. Si R = 5, on aura U = 0,2 et Flux = 100 W. Fenêtre de 2 m² : Uw = 1,5 W/m².K, Flux = 2 x 10 x 1,5 = 30 W en conduction. Et 2 m² x 100 W/m² = 200 W pour les apports solaires diffus (fenêtre à l’ombre).
Réponse de Franck Janin, du bureau d’études thermiques Héliasol. La question du déphasage revient très fréquemment. Ce phénomène existe, mais il faut relativiser son importance. De mon point de vue, vous avez raison de vous méfier d’un possible effet négatif, de ne pas arriver à évacuer la chaleur la nuit. Dès lors que l’on isole beaucoup, le flux de chaleur est très faible, entre 50 et 100 W, selon estimation (voir ci-dessous). Ceci est du même ordre que la chaleur dissipée par la personne qui est dans la pièce (80 W en général) et bien inférieur à ce qui peut rentrer comme chaleur venant d’une fenêtre (sans aucun déphasage). Donc, plutôt que de se focaliser sur le déphasage, ne vaut-il pas mieux : 1. isoler plus ; 2. protéger les fenêtres par des occultations extérieures ; 3. mettre des matériaux « lourds » comme de la terre crue, de la brique ou un enduit côté intérieur de la pièce, pour stocker en journée l’excédent de chaleur qui arrive ; 4. prévoir une ventilation nocturne naturelle pour faire ressortir la chaleur qui est forcément rentrée dans la journée ? Ceci devrait suffire en Loire-Atlantique, sauf si vous êtes dans un îlot de chaleur. Calculs grossiers : si la pièce fait 12 m² = 3 m x 4 m, cela fait un périmètre de 14 m, soit environ 35 m² de mur et 12 m² de plafond, que j’arrondis à 50 m². S’il fait 10 °C de plus dehors (35 °C) par rapport à dedans (25 °C) et que l’isolation présente une résistance thermique R = 10 (U = 0,1), alors le flux est de 50 m² x 10 °C x 0,1, soit 50 W. Si R = 5, on aura U = 0,2 et Flux = 100 W. Fenêtre de 2 m² : Uw = 1,5 W/m².K, Flux = 2 x 10 x 1,5 = 30 W en conduction. Et 2 m² x 100 W/m² = 200 W pour les apports solaires diffus (fenêtre à l’ombre).