Huile de lin, huile dure ?

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Publié le 22 mai 2023


Question :
Huile de lin, huile dure ?
Le mélange huile de lin/térébenthine a été longtemps utilisé pour l’entretien des sols en bois, pierre ou terres cuites. On lui ajoute parfois un siccatif, peu écologique au demeurant. Au-delà de sa simplicité, ce mélange présente des désavantages qui sont, la plupart du temps, incompatibles avec les attentes des constructeurs et des décorateurs actuels. Aujourd’hui, on privilégie en effet les couleurs claires, le respect des matières et textures, les finitions simples et solides, et les revêtements qui ne craignent ni les taches, ni les petits accidents du quotidien d’une famille. - Le premier inconvénient du mélange huile de lin/térébenthine, et peut être le plus gênant, est qu’il assombrit beaucoup les supports. Et ce défaut s’aggrave au fil du temps. - Lié à ce premier aspect, il existe aussi des risques de séchage incomplet (en fonction de la nature du siccatif utilisé et du taux de dilution) et de saponification du mélange qui entraîne encrassement et nouvelle accentuation de la teinte. - En dernier lieu, la surface traitée par ce mélange est de qualité assez moyenne, surtout si le séchage est mal maîtrisé, ce qui est assez fréquent. De même, ses qualités hydrofuges et antitaches ainsi que sa résistance à l’usure sont assez faibles du fait de l’absence de cires et de résines durcissantes… On va donc mécaniquement avoir tendance à multiplier les couches, ce qui va de nouveau aggraver les deux premiers aspects. Partant de ces constatations, les fabricants ont développé des formulations d’huile dure qui permettent de respecter l’aspect naturel du bois (variable en fonction des marques), sans phénomène d’assombrissement des teintes. L’huile dure, après un séchage rapide et complet, offre une protection solide et pérenne et rend l’entretien du plancher plus facile. La cire et les résines, qui entrent dans la composition de l’huile dure, garantissent au plancher traité la résistance à l’usure, l’absence de pénétration des taches dans le support et l’aspect antistatique. Le traitement à l’huile dure perdurera si lors du nettoyage du parquet on ajoute, une fois par mois à l’eau de rinçage, une émulsion de carnauba qui rénove régulièrement les surfaces. Le séchage, enfin, peut être quasiment immédiat, surtout si on utilise une monobrosse, qui renforce encore la résistance des cires. La différence de coût doit donc s’envisager à la lumière de ces différents aspects : même si l’huile dure est environ 35 % plus chère que l’huile de lin bio, l’application de trois couches va donner une finition sur laquelle il ne sera plus nécessaire de revenir en dehors de l’entretien dont nous avons parlé plus haut. Si l’on prend en compte la main-d’œuvre, on s’aperçoit que cette pérennité rend l’huile dure beaucoup moins chère que la finition à l’huile de lin seule, pour un rendu esthétique et technique bien meilleur. Dernier conseil avant de choisir votre marque d’huile dure : pensez à vérifier la teinte sur un morceau de parquet pour juger de la réaction du bois et de votre huile, car chaque formule est différente. Réponse de Roland Studer, professionnel de l’écoconstruction dans le Gard. Les Charpentiers d’Uzès, www.charpentiers.fr.

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