Faire rimer écoconstruction et insertion
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Par Virginie Jourdan
Publié le 25 septembre 2025
Signy-le-Petit (08) et Auduicq (62)
Adeptes de l’écoconstruction, les ateliers de l’entreprise d’insertion du Chênelet s’appuient sur les ressources de leur territoire pour pousser l’écologie dans l’habitat.
Et la démarche commence à avoir des racines plus que solides. Dès la fin des années 1980, le site d’Auduicq (62) accueille une activité de menuiserie. L’association d’insertion par l’activité économique, qui regroupe chantiers d’insertion et entreprises, fait ensuite de la construction écologique l’un de ses domaines phares. « Dès le démarrage, le but du Chênelet était de donner de la valeur au territoire. Le Nord-Pas-de-Calais compte seulement 7 % de surfaces boisées. Le peuplier local présente pourtant un intérêt pour réaliser des habillages, des voliges, car il possède des qualités mécaniques qui en font un bon bois d’œuvre », explique Sylvain Charvet, directeur industriel et commercial. Depuis 2009, une foncière accompagne et monte également des projets locaux de construction de logements sociaux avec des matériaux écologiques.
Sur deux de ces quatre sites dorénavant répartis dans les départements de l’Yonne, des Ardennes et du Pas-de-Calais, quelques 70 des 280 salariés en insertion réalisent en effet des éléments d’ossature bois ou pratiquent le montage de modules en deux ou trois dimensions, mais aussi la fabrication de composteurs et de bois de palettes. Depuis 2016, la scierie de Signy-le-Petit (08) découpe peuplier, mais également pin douglas et mélèze. Un peu plus de 50 % du bois qui passe par leur machine provient de la région. « Nous pratiquons aussi la préfabrication sur le site d’Auduicq. C’est-à-dire la construction hors-site. C’est parfait pour la construction sur le plan économique mais aussi pour veiller à la performance thermique de ces enveloppes », résume Sylvain Charvet.
Sous la toiture du hangar pas-de-calaisien, des caissons bois remplis de paille en vrac ou paille compressée côtoient de l’habitat modulaire de 15 m2 isolé en laine de bois, le plus souvent commandé par des collectivités ou bailleurs sociaux pour du logement d’urgence, étudiant ou social. « Dorénavant, nous y intégrons aussi l’électricité et la plomberie car il y a souvent un manque de main d’œuvre dans les territoires qui accueillent ces modules. Dans ce cas, les systèmes centralisés de pieuvres nous permettent d'inclure en amont la ventilation, l’électricité et la plomberie. »
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