Enquête : Clôturer sans enfermer
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Publié le 26 avril 2021
La clôture définit les limites d'une propriété
Mais aussi des espaces au sein d'un même jardin, empêche des animaux de partir en vadrouille, etc. certaines sont dramatiques pour l’environnement et le lien social. des solutions existent pour limiter les dégâts, voire recréer de la vie. D'’un côté de la rue, il y a ce mur bahut surmonté de grilles en fer forgé. De l’autre, ce mur maçonné de 2 m tout gris. Les clôtures façonnent notre paysage. Elles sont des limites culturelles, instaurées pour séparer un grand dehors, lieu du tout-le-monde, d’un dedans qui nous caractérise », définit Chris Younès, philosophe de l’architecture. Elle invite à penser les clôtures comme un « espace critique ». Leur aspect, leur opacité, leur hauteur « ques- tionnent notre façon d’habiter le monde. À quel point on lui fait confiance ou non, à quel point on veut cohabiter avec lui… ». Ce « lui » vaut pour l’humain et le non-humain. « Les clôtures participent à la fragmentation paysa-gère. Quand elles sont pleines au moins sur la partie inférieure ou à mailles fines, elles empêchent la faune de se déplacer pour s’abriter, se nourrir ou se reproduire », pointe Elsa Caudron, responsable du programme Nature en ville de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Sont victimes, entre autres, le hérisson qui se rapproche des villes pour s’alimenter dans les jardins, la pédofaune évo-luant dans les premiers 10 cm du sol, le renard... Il est temps que la clôture incarne « une nouvelle façon de vivre avec l’autre et avec la terre », sou-haite Chris Younès. Qu’elle ne représente plus « une barrière infranchissable » mais « un espace de mise en relation ». Un concept clé : la perméabilité.S’abonner pour avoir accès à l’ensemble de nos articles
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