Confort d’été : retour aux sources 1/4

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Par Aurélie Cheyssial

Publié le 22 mai 2024

10 minutes de lecture


Face à l’augmentation des températures, l’être humain semble n’avoir qu’un mot d’ordre : climatiser. Quand il suffit d’appuyer sur un bouton pour créer du froid et retrouver un havre confortable, pourquoi se priver ? C’est oublier que les solutions économes en énergie sont accessibles et ne demandent qu’un peu de bon sens.

Le confort d’été met en jeu de multiples paramètres. Beaucoup s’y sont cassé les dents, en concevant les fameuses « maisons thermos », étouffantes et impraticables l’été. Il a fallu revoir les copies. Terminés la sur-isolation et les bâtiments étanchéifiés à l'extrême qui, face aux fortes chaleurs, ne tiennent pas la route. Le bon réflexe ? Lorgner du côté de l’architecture vernaculaire. Or, un défi nouveau se pose à ses bonnes pratiques : comment faire le lien entre confort d’été et confort d’hiver pour obtenir un habitat confortable toute l’année ? Réponse en sept points.

> Suivre le cycle jour/nuit

Pour garder une habitation fraîche quand les températures extérieures grimpent, il faut empêcher au maximum la chaleur et les rayons du soleil d’entrer dans le bâtiment pendant la journée et, la nuit, lorsque le thermomètre baisse, le logement peut s’ouvrir pour relâcher les calories qui se sont lentement accumulées à l’intérieur. Cette routine quotidienne nécessite la mise en œuvre de « leviers » dans la maison. Ces derniers sont désormais pris en compte par la réglementation, la RE2020 imposant des exigences en matière de confort d’été.

> Protections solaires : fixes ou mobiles

Une baie vitrée de 4 m2 au sud équivaut à l’apport de chaleur d’un radiateur d’environ 2 000 W. En été, les protections solaires extérieures s’imposent donc pour bloquer les rayons avant qu’ils chauffent la maison par effet de serre. Ces protections doivent gérer des besoins antinomiques : laisser entrer les calories l’hiver, s’en protéger en été tout en laissant passer la lumière pour assurer le confort visuel, mais aussi favoriser la ventilation nocturne.

Horizontales, verticales ou inclinées, les protections fixes, comme les casquettes et les débords de toit, se dimensionnent et se placent en fonction de la hauteur du soleil et de son azimut. Les casquettes horizontales sont, par exemple, efficaces pour les vitrages orientés plein sud. Elles diminuent les besoins en froid jusqu’à 25 %, sans empêcher le rayonnement solaire réchauffant l’hiver.

Autre réflexe : le choix des volets. Grands acteurs du confort d’été, les modèles battants ou coulissants sont à préférer aux roulants (enquête dans La Maison écologique n°132). L’avantage revient aux persiennes ou aux brise-soleil orientables (BSO) dont les occultations ajourées laissent entrer la lumière du jour et permettent l’aération de l'habitation aux heures fraîches avec au moins 50 % de passage d’air une fois fermées.

Pour réduire le rayonnement réfléchi et le réchauffement des sols autour de la maison, l’ombre est une alliée. Les voiles ont l’avantage de se déployer au besoin. Les stores se manipulent et peuvent être programmables ou autonomes. En version low-tech et naturelle, les arbres à feuilles caduques arborent leur feuillage à la belle saison pour protéger une large zone autour des baies, puis se dénudent l’hiver en laissant passer le soleil.

> Isoler contre la surchauffe

Si l’isolation et l’étanchéité à l’air protègent du froid en hiver, elles protègent aussi du chaud en été. La surface à privilégier est la toiture. Après les ouvertures, c’est en effet le toit qui apporte le plus de chaleur dans le logement par conduction. Si la résistance thermique de l’isolant et son adéquation à la paroi sont essentielles, le déphasage et l’amortissement doivent également être pris en compte. Ces deux notions étant liées à la masse, les isolants biosourcés, généralement plus lourds que les isolants traditionnels de type laines minérales ou polystyrène, ont des atouts. Les plus denses et les plus lourds, comme les « bétons » biosourcés (terre-paille, chaux-chanvre...) sont à privilégier pour favoriser ces phénomènes. Ils apportent de surcroît un peu d’inertie thermique.

Les isolants biosourcés, mis en œuvre en vrac, en panneau ou en rouleau, ont aussi en règle générale une meilleure capacité à augmenter le temps que met l’onde de chaleur à entrer dans le bâtiment (lire chapitre déphasage p. 43-45). La masse volumique et la capacité thermique du produit (le Cp) sont les critères déterminants. Les isolants les plus performants au niveau du confort d’été ont un Cp au-dessus de 1 500-1 600 J/kg.K (voir tableau p. 43). Leur masse volumique doit au moins être proche de 100 kg/m3.

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